2011 - D'île en île


Le projet

Itinéraire réalisé et accès WIFI
Itinéraire réalisé et accès WIFI

Après être rentré prématurément de mon périple "Trans...USA", l'été me semble long et Yaka ma monture n'en peut plus de se morfondre au fond du garage. Aussi, d'un commun accord nous décidons de partir le nez au vent vers d'autres horizons. Ce sera l'occasion de visiter les îles méditerranéennes qui nous sont proches et par la même occasion cette fameuse botte secrète Italienne. Après les solitudes Américaines, bienvenue aux compressions estivales sur le littoral. Un peu moins d'aventure pour un peu plus d'ordinaire, il ne faut jurer de rien, l'apriori pouvant être contredit. Rien n'étant véritablement fixé, si ce n'est le périmètre de mes déambulations, ce blog vous permettra de m'accompagner au plus proche de mes péripéties. Il sera tenu à jour dans la limite des points d'accès WIFI qui parsèmeront mon chemin. En attendant place à la route et ses surprises ...

Projet dans sa globalité et ses incertitudes
Projet dans sa globalité et ses incertitudes

Article 1 posté à Martigny (Suisse)

Lundi 01 Août

Départ à 11h ... pas trop tôt pour un matinal ! Après bien des hésitations sur le choix initial (j'ai bientôt pratiqué toutes les routes au départ du garage), j'opte finalement pour les Rangiers, col suisse bien connu pour sa course de côte. Ciel bleu, coup de pédale léger, la frontière est rapidement atteinte. Me voici aux prises avec les 1° rampes du Jura dans les fameux Rangiers aux pentes assassines, jusqu'à 12%. Rude mise en jambes. Belle descente dans la vallée, la campagne déborde d' allégresse ou alors c'est moi, allez savoir ! Une seconde ascension me cloue à son sommet, le cimetière de Bellelay étant de tout repos !

 

Mardi 02 Août

La nuit à été agitée avec pétards et feux d'artifice ! Fête nationale j'imagine. Sous le soleil le Jura est à croquer. J'en veux pour preuve la voracité avec laquelle les vaches en broutent l'herbe humide. Rapide descente qui me donne l'occasion de vaincre ensuite le col de Pierre Pertris. Coulée langoureuse sur Bienne et son lac. Après ces rives je rejoins celles du lac de Neuchâtel ... que de monde sur ces pelouses attirantes et verdoyantes. Le charme du littoral opère jusqu'à Ivernon, ville thermale. Les plages sont abandonnées pour une belle bosse sur laquelle je jette mon dévolu. De cette belle journée je conserve son côté bavardage.

 

Mercredi 03 Août

Jusqu'à 1h du matin, mon voisin de palier, agriculteur de son état, n'a pas cessé de ramasser ses grains. Un potin épouvantable qui n'annonce rien de bon. En effet, à 6h le ciel est bouché, le futur incertain. Je plonge sur Lausanne qui borde le lac Léman. Après le centre, les promenades sur les berges où le ciel se mélange aux eaux. La vigne abrupte fait face à l'immobilité du lac. Dans ces conditions Vevey est déjà là, ville paisible. Je suis surpris par le charme cossu de Montreux, le luxe véritable d'après moi. A présent, le plaisir des yeux, ça suffit. Direction Martigny d'où j'écris ce billet. Ma journée est terminée, reste à planter la tente et demain le temps est donné comme nuageux. Idéal pour attaquer les Alpes.

article 2 posté à Reggio Emilio (Italie)

Mercredi 03 Août (suite)

Après que vous m'ayez abandonné en fin de journée, j'ai posé pied et tente en sortie de ville, au pied d'un géant alpin au menu de demain (si la météo me l'autorise). Le coin est si accueillant que j'hésite à y rester ... un comble.

Jeudi 04 Août

Au réveil par ailleurs divin vu le lieu, je me jette à la moustiquaire pour constater le bleu du ciel ... c'est écrit, je me lance à l'assaut du Col du Grand St Bernard ... 44kmde montée et 2470m d'élévation. Après une quinzaine de km, un supermarché bienvenu recharge un corps en demande, faut dire que yaka est au plus léger ou presque. Le soleil est brûlant, j'attends avec impatience le tunnel qui absorbera une part de ce trafic. Enfin le voici dans un décor horrible, l'homme (même suisse) n'est pas toujours heureux dans ses travaux. En tête à tête avec ma proie, voici que celle-ci se défend, fini la rigolade des 37 premiers km, ce seront 7km en 22x32 mon plus petit développement. Pas un instant de récupération et comme toujours ce sont les lieux les plus beaux qui sont également les plus durs. Je termine au baston, ne me souvenant pas d'avoir tant souffert dans un col. Totalement déshydraté au sommet mais toujours en territoire suisse, 5€ le Coca ... ce pays m'escroque pour la dernière fois. Les souffrances de la montée se noient dans une descente intrépide. L'arrivée à Aosta est étouffante, j'ai changé de saison et le tourisme m'insupporte. Une épicerie s'impose, les sacoches réclament, puis un petit nid pour dormir.

Vendredi 05 Août

Petit nid soit mais en or. Debout à 7h30, monsieur prend ses aises. La vallée d'Aoste n'en finit pas de descendre et je lui trouve quelques attraits. Beauté et ordinaire se succèdent, toute l'Italie est ainsi traitée. A Ivrea, pas d'hésitation, je file à l'Est ... vers la Côte Adriatique. Mon projet prend forme alors que dans mon dos le ciel noicit, l'orage s'annonce. A Palestro, je prend possession du stade de foot de manière litigieuse mais cependant honnête. L'orage gronde, je l'écoute.

Samedi 06 Août

Mon sommeil a été haché par moustiques et chaleur. Au matin, une bonne douche froide me redonne allure. La plaine du Pô que j'avale avec avidité est je vous l'accorde ... torride. Le riz, monoculture hier et à présent supplanté par le maïs. Ces 2 productions demandent une irrigation importante ... donc des colonies de moustiques. Étape d'intérêt mineur, je compte sur Pavia pour donner de l'éclat aux heures et sur le kilométrage pour me sortir des territoires agricoles. Manqué pour l'un et l'autre et refuge dans la tente à 19h30 pour échapper à la meute sifflante des piquants. Adossé au cimetière de Maleo, je bénéficie du carillon de l'église, instant le plus agréable de ce Samedi.

Dimanche 07 Août

Au matin, les moustique sont toujours armés et assoiffés de sang. Déjeuner au village. Direction Cremona où je croise mon itinéraire « Désir Caucasien ». Je retrouve sans peine, les monuments, les pierres, les parcs et les prises de vues, me délectant de chaque ruelle, de chaque perspective alors que tranquillement la température monte. Sentant le danger, je file plein Sud. Mauvaise surprise un vent violent me fait face. Je traverse le Pô amorphe, lentement les nuages envahissent mon univers, je les bénis. Voici Parma, grosse ville, parcourue il y a des lustres. Elle ne m'a laissé aucun souvenir alors que son grand axe Est-Ouest mérite la visite. Pas de trace du jambon mais que d'églises ! Je reprends la route et dors auprès d'une ruine à Calerno. Une journée bien remplie.

Lundi 08 Août

Le ciel est d'un bleu pur, cela promet pour l'après-midi ! La circulation est importante mais une piste m'éloigne de ce danger. A Reggio Emilio, je trouve un point WIFI qui me permet de vous informer de mon avance ... 800km.

article 3 posté à Riccione (italie)

Lundi 08 Août (Suite)

Après 3H30 de lutte, je gagne enfin l'épreuve du WIFI, un truc de fou. A 13h, dans les rues de Reggio via Emilia, 35° sont affichés. Une piste trottoir en sale état, tout ce que je déteste, me mène à Modena, ville de la taille de Parma mais en tous points différente ... de petites places reliées par des ruelles étroites baignent le touriste que je suis, dans une tranquillité fracassante. Aucun véhicule bruyant, peu de touristes ... un charme fort dans un silence reposant. A méditer. Mon crédit temps étant consommé, Yaka m'emporte vers d'autres paysages. A l'approche d'une nouvelle grande cité, je peine à trouver un terrain qui me convienne, les indigènes étant peu coopératifs ... le vignoble n'en serait-il pas un peu la cause ?

 

Mardi 09 Août

Couchage délicieux même avec de fraîches températures nocturnes. Distante de 15km, Bologna est immédiatement investie. Cette nouvelle grande ville me semble être aussi la plus grande ... mais peut-être suis-je sensible au style monumental des édifices, Je ne peux que souscrire à la visite de cette cité, en attendant ... quelle avalanche de pierres ! L'inventaire se poursuit, Imola réputée pour son circuit, Faenza puis Forli pour leurs cailloux. Je me pose alors dans une haie de fruitiers digne successeur d'un mais assoiffé. A présent je peux le dire, l'Italie est un régal à vélo; ses infrastructures sont faites pour lui. Un plaisir rare dans les pays de la vieille Europe mais en échange un grand nombre de pratiquants ! Je n'aurai jamais de mots pour clamer l'intelligence italienne dans ce domaine.

 

Mercredi 10 Août

Il a fait froid, la tente est trempée par la condensation. Circulation intense, automobilistes courtois, pas une fois serré de trop près ... encore que j'apprécie quelquefois de l'être mais pas avec Yaka. A 10km du littoral, je bifurque vers la République de San Marino installée sur un piton rocheux. L' ascension débute, le paysage se dévoile et devient magnifique lorsque la pente atteint mes limites ... 18% ! Dans la fournaise je touche à la porte d'entrée de la citadelle. La visite s'impose, je me glisse dans le flot impressionnant de vacanciers assoiffés, affamés et grotesques dans leurs poses photographiques. Après ce bain, un plaisir, celui d'une descente audacieuse vers Rimini. La ville n'est pas inoubliable mais son bord de mer insupportable. Sans fin, il est sans surprise et la densité humaine y est extraordinaire. Sans autre possibilité, je dors sur un camping, à l'étroit entre 2 caravanes ... triste soirée mais douche pour compenser !

article 4 posté à Trani (Italie)

Jeudi 11 Août

Après vous avoir posté mon dernier billet, il est bien tard. Je longe la mer Adriatique et par un interstice, elle m'apparaît enfin ... reposée. Grosse pagaille avec piétons, cyclistes, automobilistes et surtout incontrôlables, les scooteristes. Tout ce joyeux monde cohabite dans la joie sous un soleil repeint à neuf. A Riccione,je ne reconnais plus rien, j'en suis déçu. Misano répète le modèle, toutes les stations se ressemblent à l'identique. A Cattolica, le port de pêche conserve un parfum d'authenticité, l'odeur du poisson n'y est peut-être pas étrangère ! Je quitte la Mer des yeux pour la retrouver à Pesaro. L'affluence sur les rives ne baisse pas mais le mode de tourisme diffère, beaucoup de campeurs et des entassements impensables dans les campings ... comme sur les plages, drôles de congés ! Des heures à brosser un littoral sans fin ... je vous assure il reluit. Une bonne bosse avant Ancona, au sommet, j'y élis domicile, une bonne initiative non ?

 

Vendredi 12 Août

Bonne nuit dans mon mirrador; Je plonge sur Ancona, sa partie historique collée au port est paisible, ses clichés rappellent l'Italie de mes souvenirs. Dommage que le reste de la cité me soit resté indifférent. La sortie sur El Conero est un mur terrible mais la route en balcon ainsi gagnée est superbe. Retour sur le rivage, un dernier délice avant de reprendre la nationale 16 et de bien tristes km au long d'un après-midi déprimant. Des successions de villes insipides, une mauvaise chaussée, une grosse circulation, une voie ferrée qui interdit l'accès à la mer, les douceurs d'hier sont oubliées. Heureusement le soir arrive, l'occasion d'un bon repos en tête à tête avec soi-même et 1200 km au compteur.

Samedi 13 Août

Journée chaude et chanceuse, les portions maritimes me permettent de profiter longuement de la côte. Du coup le plaisir de pédaler me revient, l'enthousiasme également. Dans la bonne humeur, je pénètre tel un forcené la ville de Pescara. Très déçu, je n'y découvre qu'une ville balnéaire sans âme ... je me demande ce qu'ils ont fait de l'histoire de ce lieu. Buildings, hôtels, rien qui ne me fasse rêver, pas même les plages noires de monde. Je saisis Yaka par les 2 oreilles et m'éloigne vers d'autres horizons. Variance entre mer et N16 selon mes humeurs et les possibilités. En somme une bien belle journée même si fréquemment je grogne. Dodo dans un vignoble esthétiquement magnifique ... savoir se satisfaire du meilleur est un luxe !

 

Dimanche 14 Août

Petit coin tranquille mais à 7h, 2 voitures sont déjà passées dans le pré d'à coté !! Sortie dominicale j'imagine. A Vasto je fais des provisions pour demain fête catholique et m'engage à grimper au sommet de ce piton, après quoi pitois j'en redescends. Langoureuse promenade en bord de mer. Je me régale même si parfois je crains de m'être égaré. A Termoli nouvelle belle rencontre, le lieu vaut le passage. J'y fais halte durant quelques heures, les plus chaudes, dont une avec Kateri, canadienne à vélo et poutant avec cette chaleur, la canadienne ne s'impose pas. Après cet aparté, la 16 est terriblement monotone, la mer cachée par la voie ferrée et les cultures intensives monotones. Je dors à l'entrée de San Severo, disons sous sa protection, la prostitution étant telle sur les 30 derniers km qu'aucun lieu ne m'est accessible ... tous déjà occupés !!!

 

Lundi 15 Août

Grâce à l'heure matinale beaucoup de jeunes filles à hauts talons (c'est à cela que je les repère) n'ont pas encore pris le boulot mais rien ne m'échappe des futures présences. Route insipide jusqu'à Foggia, ville secrète jusque dans ses murs. L'Italie respire ici. Je m'y sens bien, si bien que je suis harcelé par une population en mal de neuf. Je m'en vais. A midi le vent se lève, de face. Ce seront des kilomètres de besogne. Le voyage bascule vers l'aventure, l'Italie du Nord est bien loin. Le niveau de vie a bien baissé, je n'aurais jamais imaginé un tel décalage ... l'Europe est véritablement diverse. Au long des routes des tas de gravas et d'immondices m'accompagnent, tout cela me rappelle la Bosnie !A lutter des heures contre ce vent mauvais je termine ma journée épuisé mais au bord de l'Adriatique. Pas loin des flots, sous un ciel noir qui ne donnera pas la moindre goutte, je suis installé, les paysans m'apportent amitié et figues fraîches fondantes ... un excellent début de rêve.

 

Mardi 16 Août

Entouré par raisins noirs et tomates Roma superbes, je gère mes priorités. Aujourd'hui ce sera Internet. Arrêt dans Barletta, envoyé à droite puis à gauche, pas de WIFI. Même si la ville mérite mieux, je m'en vais. A Trani, ville un peu plus petite, je comprends enfin, ce jour est encore férié ... toujours arrêté ces italiens. Alors que l'espoir s'est envolé ... un cybercafé surgit devant mes yeux éberlués. Pas de WIFI soit mais on va tenter.

article 5 posté à cariati (italie)

Mardi 16 Août (Suite)

Sortant à 14h30 du cyberCafe, je n'attendais plus grand chose de l'après-midi. Un passage par le port de Trani en a fait autrement. Cette petite merveille me retient longuement, à découvrir absolument et pour plus d'authentique encore mais sans le faste, vous pouvez choisir le port de Bisceglie. La route est brûlante, Bari me sourit à 18h. Grosse erreur de timing, le centre historique avec un dédale de rues vivantes, mérite à lui seul une bonne journée d'immersion. Mes 90mn même à vélo sont un massacre que je déplore. A regrets éternels, je quitte ce festin sans l'avoir touché pour camper dans les oliviers à la nuit tombée.
 
Mercredi 17 Août
Journée à oublier. La SS100 est une sorte d'autoroute autorisée aux cyclistes. Une escapade à Gioia di Colle est le seul bon moment de ce rodéo. La pause occasionne de nombreuses rencontres, j'en oublie les vrombissements passés et à venir. La nationale 100 disparaît au profit de la 106 moins sympathique encore. Reste 500km pour Reggia. Difficile exercice pour planter la tente dans les grandes cultures. La chaussée est souvent détériorée et les bas-côtés comblés de déchets. A chaque arrêt les locaux ne manquent pas de me vanter la qualité des voleurs ! A vérifier mais avec précautions !!
 
Jeudi 18 Août
Filant plein Sud, il fait de plus en plus chaud. Autour de moi je n'entends que des « Qué calor ». Au passage en Calabria, comme prédit par certains, le paysage sort enfin du néant. Mer et montagne apparaissent, Dommage que le soleil dans son engouement écrase les nuances. En contre-partie, les villes telles que Scanzano, Policoro, Roseto, Trebisacce ou Rosario m'inspirent un profond ennui. Je constate que l'Italie du Sud a ceci d'étrange, elle ne génère que grandes villes et cultures, pas un village ... Par instant surgit le Golfo di Taranto en grand spectacle sous un soleil de feu. Au vu de certaines pancartes, il semble que tous les calabrais ne soient pas convertis au tourisme ! Enfin pour clore le tableau, je ne peux pas ne pas vous évoquer les fruits grappillés ici et là ... des délices au palais. Les vacances se poursuivent, je dors entre 2 plantations dont l'une de raisins noirs ... succulents !
 
Vendredi 19 Août
La température grimpe encore et aujourd'hui plus qu'hier, je comprends le teint des peaux locales. Le paysage reste assurément splendide, tant mieux. La 106 a perdu son trafic, elle se promène à présent dans les villes et villages (réapparus) du bord de mer. Tout n'est que ravissement sauf le soleil vraiment soûlant. A Cariati, un Cyber cafe me tend ses petites mains, je m'y réfugie.

article 6 posté à Pozzallo (Sicile)

Vendredi 19 Août (Suite)

Chaleur écrasante, Yaka est brûlant ... la fièvre? Je ne sais pourquoi cette chaleur tuante me laisse en vie. Sorti de notre dernier tête à tête à midi, les heures les plus sanglantes sont à venir. Je me ballade d'une station à l'autre sans noter de différences entre elles, plages infinies et centre d'animation. Ciro me retient davantage, seule sa taille peut l'expliquer car si les italiennes sont jolies, les villes manquent de charme. A 18h30 j'évite astucieusement le centre de Crotone pour m'offrir une nuit sur ses Monts à la végétation pelée avec 2000km dans la besace.

 

Samedi 20 Août

Mon morceau d'univers était le seul disponible, ma course matinale me le confirme. Les plages sont éternelles et d'accessibilité délicate pour cause de voie ferrée, je me répète mais la réalité est collante. Côté intérieur, collines et montagnes se battent pour rendre mon séjour agréable. Je succombe à ce plaisir partagé que de dures bosses mettent en valeur. Grand nombre de petites ou grandes stations jalonnent ma voie mais aucune ne m'enchante. Franchement depuis Bari rien d'éléphantesque !! Plongeant plein Sud, cette journée atteint des sommets, 38° à l'ombre de 11 à 16h ... une qualité, la constance. Je suis à présent sale comme un chiffonnier. Je demande aux nombreux chiffonniers qui me lisent de ne pas prendre cette comparaison trop au sérieux car ce soir sur la plage avec la mer en vis à vis, je suis heureux comme un chiffonnier ! Bonne nuit à tous

 

dimanche 21 août

Le roulis des vagues m'a bercé toute la nuit. Je pose mon pied marin au sol, super je ne tangue pas. Etape identique aux précédentes tant par la qualité des images, la température estivale, les tristes architectures qui cependant regorgent de vie. Les intérêts sont nombreux mais il faut zoomer fort pour ne garder que le geste, l'instant coquin, la complicité silencieuse, l' élégance des filles ... A cela il faut ajouter la curiosié que je suscite alors que je ne suis en rien un extra-terrestre et ces questions répétitives et fatigantes. A noter que ma progression avance, j'en finis avec la semelle d'une botte qui m'intrigue et fume de partout. Les feux semblent contrôlés mais je peux dire que s'ils nettoient le paysage, ils le repeignent en noir, pas très joyeux ! Ce soir face à moi, la mer, mais entre nous, la voie ferrée ... le fer de la botte sans doute.

 

Lundi 22 Août

Pas très convivial mon campement, faut dire qu'il a brûlé récemment, les cendres sont encore tièdes. Remontant vers le Nord le détroit de Messina, l'Etna me fait face dans toute sa splendeur. Impressionné par la bête, je n'imagine pas ses 3300m. S'il semble être moins haut, il est cependant dominateur et projette dans le rêve par son harmonie. Un volcan pensez donc ! Coté autoroute, l'arrivée à Reggio di Calabria ne manque pas d'arguments. Je m'en sors avec chance et sens de l'orientation. En échange je découvre un lieu minable ... quel désenchantement ! Broyé par cette vérité criante, je ne tarde pas à m'embarquer pour la Sicile. La vedette est rapide, Messina un enchantement. Enfin de l'architecture, de l'espace ... j'avais presque oublié. Un peu assommé par le bruit du trafic, la conduite locale spéciale, je m'en extrais naturellement alors que je craignais une dure lutte avec l'autoroute. Le vent me pousse, quelle aubaine, le profil est tourmenté, il faut se bagarrer. Soudain le paysage bascule dans le sublime, les plages aiguisent l'oeil, tout ce montage est synonyme de paradis. Taormina me ravit. J'apprends à l'occasion d'une rencontre que l'Italie vit une période exceptionnelle de grande chaleur. Ouf cela me rassure. Pour fêter tant de prodigalités, arrêt camping, quel bonheur !

 

Mardi 23 Août

Un petit tour à la mer avant un grand moment de montagne. Là-haut l'Etna me domine et sur ses flancs il me faut transpirer. Le beau s'accommode de la souffrance. L'arrivée à Catania me surprend bien usé. De ce fait, j'hésite à redescendre sur le port. L'erreur est cinglante, 20 km de détour avant de retrouver le centre. Belle ville que j'aurais eu tord d'éviter. Seconde tentative de sortie par la côte ... après 20 km retour au centre, la sortie de cet enfer ne peut pas être effectuée à vélo, du moins aucun local n'est capable de me donner les clés de cette prison. C'est par bus que je rejoins Siracusa. Il est tard, je suis perdu, l'autoroute me cerne, je me réfugie dans un super camping au tarif dérisoire. Petite étape, gros kilométrage, je suis énervé par la Sicile et ses clans de Siciliens. La douceur de la nuit devrait modérer ma hargne.

 

Mercredi 24 Août

La soirée s'est terminée tardivement, trop de choses à faire. Ma mésaventure d'hier m'incite à ne pas revenir sur Siracusa pour visiter, le peu que j'en ai vu en bus ne m'a pas enthousiasmé et les échecs sont toujours difficilement assimilables. Route exigeante jusqu'à Pozzallo et de plus sous une chaleur de plomb. Arrivée au port d'embarquement de la Virtu Ferries, pas un chat. Le prochain départ pour Malta est à 20h30, trop tard. Je cherche où camper et reporte mon exil à demain matin. Sillonnant la ville en tous sens, j'y détecte un Wifi aussi rare ici que les mines d'or ! Enfin les choses se décantent, une nouvelle île scintille à l'horizon de la nuit. Le moral est au beau, j'ai encore à négocier le camping, mon ultime bras de fer avec une étape bien tordue.

Article 7 posté à Licata (Sicile)

 

Mercredi 24 Août (Suite)

Après notre dernier contact, il me restait à traiter le problème du couchage proche du port. Accepté dans un « camper service » je n'en demande pas davantage et réserve pour le retour à prévoir vers 21h, donc de nuit. Je m'endors sans peine.

 

 

Jeudi 25 Août

 

2h d'attente debout sous une chaleur de plomb avant que notre catamaran ne nous avale. Peu de camions mais beaucoup de piétons. 1h30 pour profiter des fauteuils confortables et lever le voile sur Malte et sa capitale Valletta. Joliment fortifiée, la ville donne envie de la connaître davantage. Clochers et dômes peaufinent le cliché alors que la pierre ocre le patine. A peine sorti du ferry que je suis perdu, trop de choses à intégrer simultanément. Premier achat une carte, de mauvaise qualité, faut bien que je m'en sorte ! Mes 2 premiers km seront à contresens et pour cause ... la conduite est à gauche ! La ville ne manque pas de cachet mais sa taille permet d'en faire rapidement le tour. Du monde à n'en plus pouvoir, des groupes numérotés qui se croisent, se percutent ... une jolie pagaille. Bijouteries après bijouteries, une certaine lassitude me gagne malgré une architecture remarquable. Je quitte la capitale et file vers l'île de Gozo pour dormir. Trafic infernal, conduite dangereuse, avec le maltais, plus mal t'es. Du coup je range mon projet de tour de Malte que je juge trop risqué pour mes abattis et ce d'autant que des pentes assassines gâtent le plaisir. Je dors dans une pinède face à Gozo, je suis au point le plus méridional  « D'île en île ». Le camping sauvage étant interdit, je prends grand soin au choix de l'emplacement.

 

 

Vendredi 26 Août

 

Les feux excessivement nombreux attisent mon inquiétude, L'île est située plus au Sud que Tunis ce qui explique la végétation rabougrie. A 7h Yaka est de service, la maisonnée dans la rue. Routes toujours aussi dangereuses, pentes aux pourcentages insensés, le retour sur la capitale n'est pas sans contraintes. A 11h je reprends place dans Valletta. 2 jours ici, je vous l'accorde, c'est un peu long mais je parviens à occuper mes heures de vacances. En observant mes semblables, je trouve les visages fatigués et les sourires absents ... faut dire qu'une bonne dose de courage est nécessaire pour courir les rues par ces températures, le moindre effort étant immédiatement transformé en bain de sueur. A 15h, je trouve enfin un accès internet, je vérifie le passage de Palerme à Cagliari ... une grande déception, il n'y en a qu'un par semaine et c'est le Dimanche. Il est temps de filer au port. Ce pays me laisse un sentiment partagé avec un bel héritage historique mais aussi ce côté centre commercial. 2 conseils, évitez à vos pauvres enfants un tel supplice et à vos pauvres vélos un tel risque !

 

 

Samedi 27 Août

 

Le volet Maltais est refermé, celui de la Siicle réouvert. J'avais bien fait d'anticiper le retour en Italie car à la descente du ferry à 20h30 la nuit est bien noire. Chez mon logeur, la porte est ouverte, au matin ... fermée ! Le piège. J'escalade la clôture côté dunes, Yaka manque d'agilité dans ce genre d' exercices mais l'obstacle est finalement franchi. La matinée s'écoule dans l'attente de l'ouverture de l'un des deux accès internet. En vain, l'italien est travailleur mais ... occasionnel. Sous une chaleur lourde qui cloue grand nombre d'individus assis ou allongés (les plages sont noires de monde), le plaisir est grand de pédaler. Le paysage se déroule de Pozzulo à Marina di Ragusa avec en arrière plan la mer puis la route s'enfonce dans les terres à la recherche de Vittoria, pour moi bien triste ville. La côte Sud de la Sicile n'a pas que des aspects envoûtants! Disposant de 7 jours pour rejoindre Palerme et un éventuel ferry, mon emploi du temps est amaigri et les journées plutôt longues. Aucun cyber, je dors en surplomb d'hectares de cultures maraîchères, pas folichon comme coup d'oeil ! Heureusement que la nuit efface tout, le beau comme le laid.

 

 

Dimanche 28 Août

 

Hier soir le paysan propriétaire des lieux est venu à ma rencontre. Il m'a fallu le convaincre de son hospitalité !! Au matin, 4 chiens fous sont venus sur mon territoire, les pierres les ont fait fuir. Courte journée, Gela sur son piton ne m'a pas donné envie de transpirer. A Licata, fin de journée, il est midi. Je découvre un point internet. Essayons de nous connecter même si je n'y crois guère, j'ai tant de  temps libre depuis que mon emploi du temps s'est amaigri.

article 8 posté à Trapani (sicile)

Dimanche 28  Août (Suite)

Après vous avoir laissé à Licata, tout retourné d'avoir pu vous envoyer des nouvelles, le Dimanche se poursuit à attendre à l' ombre. A 17h30 lassé par ce programme imposé, je décide de ne plus le suivre. Vive la liberté et le plaisir de subir mes choix. Face au vent, malgré l'envie, je parviens péniblement à gagner 20 km et à me poser dans l' exiguïté d'un ex-terre-plein déjà calciné. La vie est belle, trop belle pour être consumée.

 

Lundi 29 Août

De mon lit, une très belle vue sur la mer mais également le bruit assourdissant de la SS115. J'éprouve une telle joie à rouler que rapidement Palma Di Montechiaro se rend.  L'escalade en ce lieu était pour le fun, le déjeuner une bonne surprise vu l'heure matinale. En arrière-plan la montagne, sous mes roues (enfin celles de Yaka) c'est un relief sans repos. En échange des efforts consentis, le spectacle est riche et diversifié. Si cette région est belle malgré une mer rarement visible, elle est également pauvre du moins c'est le ressentiment vécu. 28° à 8h, 32 à 15h, le four fonctionne à plein régime alors que le cuistot sue à grosses gouttes malgré l'habitude. D' Agrigento à Sciarra, les villes sont globalement sans saveur, ne reflètant en rien une histoire ou un passé, quel décalage par rapport aux trésors du Nord. A Portà Empedocle, une petite pensée pour Campedusa et les événements qui s'y déroulent. En fin de journée grosse inquiétude pour planter la tente. Ce sera chose faite à 19h à 500m de la plage, à 20 d'un vignoble. Entre l'eau et le vin mon coeur balance ...

 

Mardi 30 Août

Je quitte mon loft et sur une route facile, j'avale les kilomètres avec appétit. Mazara di Vallo me permet de reprendre contact avec la mer. A Marsala, long arrêt, je suis à extrême Ouest de la Sicile. J'ai fait une moyenne supérieure à 20, incroyable ! Faut dire que lorsque le vent n'est pas contraire ... Je remonte plein Nord par la route du littoral jusqu'à Trapani. J'ai du temps libre, internet est présent je tente le coup, surtout qu'il est 16h et la journée terminée.

Article 9 posté à Amantea (italie)

Mardi 30 Août (Suite)

Journée épatante, tant par le décor que par l'architecture, enfin un peu d'Italie. Trapani est une ville construite sur une presqu'île ce qui lui donne une finesse très à mon goût ... et dire que j'ai hésité à prendre cet itinéraire ... Ce soir, je dors au dessus de Napola dans les vignes et loin de la mer. Dans ces conditions, j'opte définitivement pour le vin ! Partout la montagne flambe, inlassablement les soldats du feu trottent, sans raison les chauffeurs klaxonnent, ce soir 3100 km gonflent mes mollets.

 

Mercredi 31 Août

Je craignais une étape difficile à travers la montagne, elle a dépassé ses promesses, 2 belles ascensions bien longues et musclées sous un soleil pesant m'ont mis en jambes pour la troisième et dernière, la plus dure, ma récompense mille fois méritée fut un magnifique panorama sur Palermo. Depuis 2 jours les vestiges de la Rome Antique agrémentent mon parcours mais aujourd'hui je me satisferai de la capitale Sicilienne sur laquelle je plonge avec énergie. Les freins pleurent, ils sont à changer. Trafic intense, chaleur bestiale, conducteurs imprévisibles, les tentations sont grandes de se laisser distraire. Sur le port, ma désillusion est grande, la traversée de la ville ne m'avait pas laissé envisager tant d'impersonnalité. Je reporte mes envies sur les rues, quartiers, places, monuments que j'explore avec voracité. Cet espace grouille, déborde de vie mais en échange, use. Coté photo, pas facile avec soleil couchant en contre-jour, un manque flagrant de recul et des véhicules empoisonnants ... A 17h, des images plein les yeux et de la nourriture plein les sacoches, je file à l'Est à travers une interminable banlieue. Faute de mieux, un espace exigu, peu glamour, coincé entre des habitations me tiendra lieu de résidence. En attendant, pour avaler cette pilule, je dîne les pieds dans l'eau, la tête dans les étoiles.

 

Jeudi 01 Septembre

Bien dormi, mais ici comme sur toute l'île, les déchets abondent et envahissent tout mon univers jusqu'à écoeurement. Qui est en cause ? 50km de collines rébarbatives et de tristes paysages industriels ... une horreur que j'oublie au plus vite. A Cefalu, qu'elle n'est pas ma surprise de découvrir un magique petit port débordant de vie ... un bien bon moment, toujours trop court. A partiir de cette rencontre, la route en balcon ensoleille mes yeux et ma tête et ce jusqu'au soir, à San Stefano di Camastra, mortel à bicyclette. Je dors à quelques km de là dans une propriété à vendre. Je n'imaginais pas cette côte si sauvage, plus que moi ... ce n'est pas peu dire.

 

Vendredi 02 Septembre

Que n'ais-je écrit hier ! C'est dans la plus grande désolation que j'effectue les 50 premiers km en paysages industriels, à faire pleurer, du genre Zola. Chance de Brolo à Capo di Galava, un rayon de soleil sur une vingtaine de Km avec au régime du beau, de l'allégresse, de l'enthousiasme et du paradis depuis le point de vue époustoufflant depuis le monastère de Tindari. Je plonge dans cette carte postale qui s'avère être un calvaire de 50 km d'agglomérations glauques, poussiéreuses, bruyantes au traffic infernal et bouchonné. Seule satisfaction, le Stromboli m'est apparu brièvement tout au loin. Que suis venu faire dans cette galère, cet invivable modèle ? Pour rompre cette folie humaine, je m'engage dans la montagne pour accéder à un champ d'oliviers, n'ayant pas trouvé meilleure compagnie que celle du silence.

 

Samedi 03 Septembre

Etape marquée par les adieux à la Sicile mais avant d'embarquer à Messina, il m'a fallu franchir un col à 460m et malgré la faible altitude la débauche d'énergie m'a semblé énorme, peut-être du fait d'un estomac vide. La descente sur le ferry est abrupte, le déjeuner remis pour cause de départ. Le continent à San Giovanni c'est avant tout une épicerie qu'affamé, je pille. Le ciel couvert fait office de couvercle et moi dans la marmite, je cuis. Quelques km avec de jolies perspectives sur la Mer (l'opacité condamne les photos), puis au prix d'un effort héroïque, je grimpe au firmament d'un colossal bloc rocheux durant des heures. Quel plaisir ! Le pire étant que cet exploit est totalement gratuit, ne me donnant aucun privilège si ce n'est celui de l'oublier .... sans commentaire. A Rosarno, le Cyber cafe vient de casser son dernier PC ... drôle de lieu mais en Calabre, tout est possible ! Cela ne m'empêchera pas de dormir.

 

Dimanche 4 Septembre

Levé à 6h que déjà j'ai un visiteur, un ramasseur de baies. Après les salutations d'usage, la route me reprend pour finir la grimpette engagée hier (11km). La botte Italienne manque de finesse, je m'attendais à plus d'élégance.  A Vibo Valentia, je domine le littoral, je ne le quitterai plus de la journée. Ce petit rien changera tout, rendant ma randonnée conforme à mes souhaits et mes désirs plus fort qu'un expresso. Très agréable dimanche avec une ville historique superbe, Amantea dans laquelle je me trouve en ce moment.

article 10 posté à Saerno (italie)

Dimanche 04 Septembre (Suite)

Enfin une Italie comme je l'attendais sur cette côte, j'aime entre autre ces plages naturelles qui laissent entrevoir la naissance du monde ... Le « coup de pied » de la botte me réconcilie avec elle. Ayant passé 3h pour mettre à jour le blog (toujours pas de Wifi), je dors en sortie d'Amantea et goutte aux « Roma » rouges à souhait (par timidité ou analogie avec le petit chaperon), fondantes entre palais et langue. Témoin du ramassage industriel des tomates, je reste effaré par les tonnes perdues.

 

Lundi 05 Septembre

J'ai dormi avec la mer à mes côtés mais je vous l'avoue son incessante respiration se mue en ronflement. A 6h, le marmiton du ciel hésite entre grill et cocotte-minute. Profitant d'un positionnement ombragé, je galope comme un beau diable avant que les dards du soleil ne me transpercent. Remontant plein Nord le long de la couture frontale de la botte, je suis confronté à un relief très actif demandant une forte implication physique. De toutes les localités traversées je retiendrai particulièrement Diamante (je voyais le présent en imaginant le passé) et surtout Praia a Mare. Descendu par erreur dans cette petite et charmante station, le besoin d'argent m'a fait utiliser ma carte de crédit. Grand bien m'en a pris, le distributeur me l'ayant subtilisé. Dépité et dépouillé, nuit au camping au bord de l'eau en espérant que demain ... Pour l'instant rien n'est grave il me reste 60 Euros ... ce qui d'évidence ne me permettra pas de rentrer au village !

 

Mardi 06 Septembre

Que de scénarios imaginés en une nuit. A la banque dès l'ouverture, récupérer ma carte n'est pas possible. Je propose de changer mes Travellers Cheques ... impossible également. La situation prend du poids. Même réponse dans l'autre banque puis à la poste ... Sur Yaka, ma tête vagabonde ... je me trompe de route ... mon instinct m'alerte. Cette partie du littoral est superbe mais avec mes soucis, mes pensées vont aux Euros. Des pentes de fou me conduisent à gérer l'effort. Voici Sapri, dernière grande ville avant la bien lointaine Salerno. Vite la plus grosse banque, ce sera celle de Napoli. Après avoir théatralisé la situation, mes chèques sont tous changés, j'en embrasserais l'employée.  Il me faut à présent finir mon voyage avec mes fonds actuels. Les pieds dans l'eau et la tête à l'ombre, je dresse immédiatement un agenda des coûts ... ce sera spartiate mais posssible. A la diète à présent. Ma neuve sérénité tranche avec  mon excitation passée. Suite aux recommandations  locales, je m'engage sur l'itinéraire côtier qui se révèle plus dur encore qu'envisagé. Des grimpettes aux pourcentages grotesques se succèdent au point de ne plus rien apprécier à l'exception du raisin que j'avale goulument.. Je mets les pouces à Marina di Camisora, dans un parc privé ... avec le risque de me heurter au propriétaire ... ce voyage a définitivement tourné à l'Aventure. 3800km, la Calabre est derrière moi.

 

Mercredi 7 Septembre

Hormis une visite nocturne non expliquée, pas de problème, la haute saison est bien terminée. Rapidement les pentes meurtrières refleurissent dans un très bel environnement. Le summum est atteint après Pisciotta (pour ceux qui connaissent), la route est si pentue et le bitume si dégradé que je suis obligé d'accompagner Yaka à pied, en montées comme en descentes, des conditions albanaises pour situer. La rage me prend, j'en ai marre de tout çà. C'est beau, c'est tout ce que l'on veut mais ce n'est plus du vélo, tout au plus du bourricot. Le relief ne faiblit pas, ma rage non plus, sans autre solution je grogne et persiste. Long arrêt avec un couple d'italiens, mon moral remonte car j'imagine pouvoit faire ce qu"eux ont fait. C'est épuisé que j'entre à Agropoli, fin du cauchemar, la tête remplie d'images magnifiques. Je dors à Paestum, site romain d'importance. Il est situé à une centaine de mètres de mon logis, un peu plus si je compte en années.

 

Jeudi 8 Septembre

Concert de violons sur le site, pas très dérangeant. Aux aurores, la lumière ne met pas en valeur l'ocre des pierres. Bien que fermé à cette heure matinale, les barrières du Parc ne sont pas à proprement parlé infranchissables. De magnifiques vestiges trônent ici me laissant pantois. Durant les 40 km qui me mènent à Salerno, le Gaulois qui sommeille en moi se réveille et déclare que ce patrimoine mérite d'être appréhendé. A présent dans les rues de Salerno, rien à déclarer mais le moelleux est probablement à venir !!

article 11 posté de Rome (capitale de l'italie)

Jeudi 08 Septembre (Suite)

Arpenter les rues de la vieille ville de Salerno a quelques saveurs au regard de ce que j'avais vu avant d'entrer au Cyber cafe particulièrement exigu. Reste que cette ville n'a pas un charme irrésistible. Route reprise, le soleil fond et très mauvaise surprise, une suite ininterrompue de localités se succèdent, toutes aussi sales et étouffantes les unes que les autres. Un bouchon efficace fige tous ces véhicules dans un air vicié et acre. Pompéi m'apparaît dans ces circonstances mais la ville nouvelle fait preuve d'élégance. Le Vesuvio en arrière plan est royal sans être aussi dominateur que l'Etna. Je fonce sur les ruines car il est tard et parti pour 15mn je resterai plus d'1 heure perdu dans un dédale de rues perpendiculaires et semblables. Trop de pierres pour moi, le site est impressionnant par sa taille. Mosaïques et amphithéâtre ont agrémenté une course infernale. Après avoir retrouvé Yaka, la banlieue collante nous rattrape. Le stress me gagne et alors que la nuit en abri bus me guette, je déniche un coin de tristesse au long des immeubles, j'y dors, quelle aventure !

 

Vendredi 09 Septembre

Nuit peu reposante en pleine ville mais il fallait s'y attendre. De plus, c'était sans compter sur les feux d'artifice et le bal à 100m de mon tipi. Lever matinal, pavés et dalles en lave entravent ma course ... 20km de ce régime comble un manque coupable. L'entrée dans Napoli que je craignais, passe comme une lettre à la poste. Ville aux dimensions humaines, je me glisse et me roule dans des ruelles grouillantes et sensuelles. Côté photo, les sujets pourtant nombreux ne sont pas faciles à traiter. J'ai aimé les boutiques qui offrent d'incroyables articles comme des chasubles par exemple mais il m'a manqué le côté maffia dont on m'avait rebattu les oreilles. La sortie en fin de journée passe par une nouvelle séance de pavés puis par une séance de cache-cache avec l'autoroute. Me voici à Castel Volturne, lieu de prostitution intense et enclave africaine en Italie que l'on m'a fortement conseillé d'éviter. Je mets donc un maximum d'espace entre ce lieu et mon couchage que je réserve à un troupeau de boeufs à la robe rouge et au regard intelligent !

 

Samedi 10 Septembre

Dans mon premier sommeil, une musique me réveille puis une présence, puis 2 et enfin 3. Je bondis hors de la tente en pensant aux conseils donnés !! Mais que font-ils ici à cette heure et à vélo ?? Le dialogue n'est pas fluide et bien évidemment je les imagine africains dans le noir complet et mal réveillé. Soudain je perçois « Indian » dans leur dialecte, j'en ai aidé un tout à l'heure, un compromis ? Ne comprenant pas les raisons de leur visite, je refuse leur alcool et leur donne rendez-vous au matin. ils me quittent pour la masure dans le pâturage !! Peu rassuré mais n'ayant aucun autre choix, je me recouche ... 2 heures de perdues et un sacré coup de stress. Seconde nuit perturbée et tout cela pour 4 « Cowboys Indiens » !! Pédaler est pesant, la fatigue me taraude, le rivage sue la banalité et son concept « Plage Resort »pas du tout à mon goût. A Gaeta, la magie italienne se réveille ... le superbe confine au merveilleux. Gros bain de splendeurs, je me pose pour contempler. Satisfait d'une journée à la nuit épouvantable, je dors à San Felice Circeo en espérant une nuit calme.

 

Dimanche 11 septembre

Ma prairie d'accueil m'a enchanté malgré la fraîcheur d'une aube glacée qui a trempé ma toile de tente. La « Costiera » est superbe, elle emprunte majestueusement la crête d'une dune d'une trentaine de km. Des cyclistes par centaines usent joyeusement leurs boyaux sur cet axe. En ce dimanche matin, tout va pour le mieux, jusqu'au ciel ... en bleu ... de chauffe. Depuis Napoli, la côte est telle que je la désire. Comblé, je porte aisément mon rêve jusqu'à Anzio. Je bifurque alors sur Roma, sommet des difficultés de ce voyage. Croisons les doigts pour ne pas rester bloqué à vie entre 2 autoroutes ! Je dors dans un champ d'oliviers le long de la 207 ...mon salut.

 

Lundi 12 Septembre

Au lever, je me fais passer un savon pour avoir empiété dans une propriété privée. J'en rirais si le futur proche ne m'inquiétait pas tant. J'arriverai sans encombre dans les faubourgs de la capitale. Dans l'aspiration de la circulation, ma vitesse moyenne est de 35 km/h. Impressionnant non ! A l'hôtel prévu, plus de place, la galère commence. Chambre finalement louée, la visite de Roma commence. Je découvre une ville unique que je n'avais pas imaginé ainsi, avec ses différents niveaux, ceux des civilisations qui se sont succédées. Des cortèges de touristes se télescopent, s' interfèrent, se croisent dans la plus grande fatigue. Les circuits sont épuisants, les touristes hagards, assoiffés, usés ... moi-même, je suis laminé mais à vélo les km sont moins longs. Sur l'autre rive du Tevere siège le St Père. L'édifice est colossal mais le Vatican est la représentation physique d'une religion présente partout dans le monde. J'ai trouvé tout cet ensemble un peu triste, peut-être à cause d'un ciel voilé mais j'ai apprécié le silence qui règne sur cette place dont on mesure mal la dimension. De tout mon périple, Rome en est le haut lieu, si je dois retenir un nom se sera celui-là. Ce soir je suis anxieux car demain je repars et les autoroutes me hantent, le passage sera étroit et personne ne m'en a donné la clé.

article 12 posté d'un Camping (sud sardaigne)

La sortie de la Capitale me tient sous tension, réveil à 4, sur internet à 5h pour consulter les pièges de l'itinéraire choisi. Cette matinée est cruciale, elle décide de la réussite de ce projet. je m'élance et surprise, tout se passe sans encombre ... bien la peine de m'être tant inquiété ! A présent ma joie explose, mon ciel est pur d'un bleu azur. Au sol, le profil de l'étape est vallonné et malgré les difficultés, le spectacle attristant. Arrêt à Bracciero, beau petit bourg surmonté d'un charmant château et surplombant lui-même un bien beau lac. La faible importance du lieu limite mon temps d'arrêt. le tour en est vite fait et l'ennui guette. Alors que je me dirige tranquille vers Civitavecchia que je dois atteindre demain soir, je constate d'évidence la possibilité d' y être ce soir. Je change alors la cadence de pédalage et engage un véritable contre la montre. J'arrive au guichet 1mn avant le départ du ferry mais pas de chance sur ce coup, la guichetière refuse le billet. Pour ne pas dormir sur les quais, je change de programme et prends un ticket pour Olbia. Départ 22h30 ... va là où le vent te pousse, ne tente pas de t'y opposer ... les dieux seraient là pour te punir. Ma nuit est assurée, ma croisière raccourcie et par là même mon périple cycliste rallongé.

 

Mercredi 14 Septembre

A 4 dans une minuscule cabine tout confort, la moiteur est telle qu'il m'est difficile de respirer mais je la voulais tant cette nuit sur ce monstrueux raffiot ! J'ai pris 2 douches (luxe du pauvre) pour supporter les conditions de détention. Au matin, ne comprenant rien aux instructions italiennes, j'ai suivi les autres ... sans bêler. Débarquement à 6h, la nuit enveloppe Olbia, je décide donc de déjeuner sur le port. Un italien à vélo m'accoste et me fabrique l'itinéraire Sarde idéal. J'espère être en mesure de le réaliser car l'exercice me semble musclé. Aux premières lueurs du jour, c'est plein sud que je m'élance dans le but de rejoindre Cagliari par la côte orientale. Le paysage sauvage n'est pas pour me déplaire mais le profil laisse entrevoir de belles suées. Pour la 1° fois, je me sens rouler sur une île ... augures favorables pour cette Sardaigne tant désirée. Rares sont les bourgades mais Pasada comme Orosei étanchent ma soif alors qu'un soleil brûlant interrompt ma course. Jusqu'au soir je me balancerai d'une pente à l'autre avant de me planter face à un superbe panorama « privé ». Espérons ne pas en être délogé.

 

Jeudi 15 Septembre

L'escalade commencée hier se poursuit aujourd'hui. Dorgali, ville îlot de montagne, surplombe une bien belle vallée. Pente régulière, les reins de la coquine m'entraîne au 7° ciel ... enfin presque ! Je converse longuement avec un couple de Mannheim avant de donner le coup de grâce à ce col interminable, le Passo Genna Silana situé à plus de 1000m. Sur les hauts, les routes me promène de manière bien agréable avec d'insolites rencontres, vaches, brebis et cochons noirs. Le paysage est véritablement plaisant mais la mer que l'on sent mais que l'on ne voit pas, manque. Après m'être saoulé d'images, je plonge dans l'intimité d'une vallée en chaleur. Je joue à cache-cache avec une voie rapide puis m'échappe dans la montagne pour gagner un lieu sauvage et inhabité comme le fût cette étape. J'oubliais de vous préciser ... plus de 4600km de selle !

 

Vendredi 16 Septembre

Un petit coup de voie rapide pour utiliser un tunnel, les espaces habités sont aussi rares qu'hier, les paysages toujours remarquables mais cet ensemble manque un peu de diversité. Je charge en eau à Muravera et fais un détour pour découvrir les plages sardes, sablonneuses, immenses et à cette époque presque désertes. Soudain, je ne sais quelle mouche me pique mais je choisis la voie rapide pour rejoindre Cagliari et après une bien belle débauche d'efforts, je domine l'océan à une vingtaine de km de la capitale régionale. Il est 15h et je choisis un camping pour me reposer après plus de 110km en relief et en forme !

article 13 posté d'un camping (Nord Sardaigne)

Samedi 17 Septembre

Premier debout au camping mais 30mn pour retrouver la clé du cadenas vélo. Bon début. A l'accueil ouverture du bureau à 9h ... je fais appeler le patron ... la situation se débloque ... c'est chaud aujourd'hui. Cagliari rôde dans mon horizon mais un circuit dans les marais me donne l'impression de ne jamais arriver. A près 22km d'hésitations, me voici au centre de la belle, pleine de charme, parcourue de ruelles étroites et terriblement pentues. Je tiens yaka par la bride afin de ne pas trop le solliciter sur les pavés. Ici comme dans la plupart des villes italiennes, fort contraste, manque de recul et omniprésence de véhicules rendent l'exercice de la photo impossible. Je garderai un excellent souvenir de la capitale sarde même si je regrette le manque de patine de la partie historique. A 15h, je file vers l'ouest par une vaste plaine bien fade que seule Villasor égayera, euphémisme vu la tristesse des rues. Dodo sur un espace privé ... à Gonosfanadiga. Espérons que ce nom à coucher dehors ne me portera pas la poisse !

 

Dimanche 18 Septembre

Les chiens des alentours n'ont pas cessé d'aboyer et j'imagine que les errants, nombreux en Italie du Sud étaient du concert. Terrain plat, j'avale les km consciencieusement. A partir de Terralba, l'architecture défaillante renaît par ses églises ... l'Italie pétille. Doucement le dénivelé réapparaît, de vibrantes perspectives sur la Mer m'enthousiasment mais rapidement il ne reste que d'affreuses pentes abruptes dans un maquis écran. Cette remontée plein Nord sur la façade occidentale de l'île ne me laissera pas un impérissable souvenir, enfin à suivre pour confirmer. Une grande nouveauté, les nuages maculent le ciel au point que ce soir à Suni après bien des efforts, je crains que la pluie ne se mêle à la partie. J'avais noté cette ligne de partage du ciel, bleu au sud, nuageux au Nord. Ce soir alors que j'interroge les augures, le petit figuier qui trône sur ma propriété est sans aucun fruit ... ne cherchez pas le coupable

 

Lundi 19 Septembre

A peine couché que le ciel s'est embrasé ... un véritable feu d' artifice cet orage. La confortable couverture nuageuse se perce, l'eau afflue par paquets, le vent s'en donne à coeur joie, la tente résiste et moi tout au fond de celle-ci, pas trop rassuré, j'attends la fin de la première salve pour m'endormir. Au matin, je profite d'un instant d' inattention du grand ordonnateur pour m'esquiver. Comme partout ailleurs, les enfants de Bosa vont à l'école, ceux-ci me distraient. Lentement, par degrés successifs la route se transforme en calvaire, les pentes sont diablement sévères et pour corser le tout, le mistral se lève, je ne me souviens pas avoir senti Eole aussi énervé. Plusieurs fois par ses sautes, il me jette au fossé. Les risques sont énormes car les écarts de conduite sont dangereux. Totalement exténué par la séance, je parviens à Alghero, petite ville charmante et tranquille dont on m'avait vanté les mérites et les qualités. Le Mistral est un problème que je tente de contourner mais faute de mieux je reprends le bras de fer à 16h pour franchir le cap des 5000km. Mon compte est bon, je plante la tente dans une propriété privée. Espérons ... Cette étape m'a vu croiser un très grand nombre de cyclistes, je pense que la présence de la mer n'y est pas étrangère.

 

Mardi 20 Septembre

Pour hier soir, à l'heure du coucher, 2 molosses sont apparus. Ne voulant pas les mettre en danger, je suis reparti sur 1 km et chance ... l'idéal avec ce vent, s'est présenté. Bien fait pour les chiens, ils dormiront sans moi ! En cours de nuit, le mistral cesse, la nature alors se repose. Je roule avec entrain jusqu'à Porto Torres où je fais le plein pour la journée. La ville est complexe a cerner, elle n'est pas non plus délirante malgré un nom qui m'a fait rêver. Le littoral est confortable, souvent superbe et sauvage. Je choisis le passage par Castelsardo, je ne le regrette pas, la ville accrochée aux parois est un petit bijou dans un grand écrin. La ballade en surplomb de la Mer est merveilleuse mais à partir de Badesi, son support la route reprend de mauvaises habitudes avec fortes pentes et maquis indomptable mais globalement cette partie septentrionale de la Sardaigne est exceptionnelle. elle rehausse toutes les fadeurs passées ... et à venir ... bientôt la France ! Je dors en camping à 20 km du ferry.

article 14 posté à Tirranea (italie)

Mercredi 21 Septembre
Debout à 6h, départ à 9, ily a tant de choses à faire ! Avec le soleil levant (enfin façon de parler), les vues maritimes sont magnifiques mais pour moi, une seule chose compte ... le ferry. Le relief n'est pas favorable à la performance mais j'entre cependant à Santa Teresa dans le timing fixé. Le port vite et chance le bateau part dans 15 mn. Secoués durant 1h par un vent qui créé une belle houle, je crains que celui-ci ne s'en trouve revigoré. Voici Bonifacio et la France. 1° contact pas sympa, la sortie du port est si raide que je peine à en extraire Yaka et ses bagages. Mais pourquoi donc un tel poids ? A l'entrée dans la ville haute je suis à éponger tant l'effort a été violent. La bourgade que j'imaginais plus grande a de nombreux atouts mais ce n'est pas dans cette exiguïté que je passerais une semaine de vacances. La route est reprise et simultanément ... les difficultés. La Corse est un condensé de Sardaigne où trop d'engagement physique tue la beauté des lieux. L'avenir confirmera cette impression. Je dors en plein maquis à mi parcours d'une longue montée. Epuisé mais cependant la petite flamme de l'envie brûle encore en moi.
 
Jeudi 22 Septembre
Lever matinal, motivation des grands jours. Il a fait froid durant la nuit et ce matin, alors que je me démène comme un beau diable, l'onglée persiste sous un ciel bleu enchanteur. Rapidement à Sartène, sa petite taille là aussi me surprend. Sa situation montagnarde, accrochée au flanc de la montagne lui donne bien des attraits mais le tour en est rapidement fait ... micro sous-préfecture ! Typique mais peu copieux, cet encas est vite digéré, je plonge alors dans la vallée au devant de Propriano. Surprise encore avec ce gros village posé au bord de l'eau. Architecture ordinaire, la présence marine lui donne une aura imméritée. Je consomme également ce lieu rapidement et pourtant ce n'est pas que mon appétit soit féroce. Bon tentons, Ajaccio n'est pas si loin, peut-être 70km. La route qui surplombe la mer ne manque pas de saveur mais les pentes qui la composent sont particulièrement pimentées. Je confirme, la Corse est plus rebelle que la Sardaigne et les abords de la préfecture en sont une preuve !!! Il est tard, les faubourgs sont très encombrés, le stress provoqué par un timing trop serré est grand. La ville manque de pittoresque mais la vie grouillante qui règne dans les rues me plaît beaucoup. J'écourte la visite. Frustré par cette fuite nécessaire, mon humeur est mauvaise, je dors une seconde fois dans le maquis ... allez donc me chercher et avec moi mes pensées !
 
Vendredi 23 Septembre
Humidité monstre, l'absence de vent probablement. Je poursuis l'escalade entamée hier mais avec plus de sérénité. Pas de couchage à trouver. Au col, changement de patins et séchage de la tente. Le bord de mer jusqu'à Cargèse est superbe ... à l'égal de mon mental, je pense ce pays apprivoisé, compris. Si je n'apprécie pas tous les corses, j'avoue que ce pays est plus esthétique que la Sardaigne ... tout ce qui est petit est mignon non ? Une énorme ascension me propulse bien haut, à Piana exactement. Je bascule sur le versant opposé et oh surprise ... l'extase ! Classé au patrimoine mondial, le golfe de Porto est un éblouissement total. Le sublime passe et repasse, se love dans un coin pour réapparaître en grand écran quelques mètres plus loin. Images inoubliable, l'île de beauté porte bien son nom 2h dans ce décor me bouleversent. Les souffrances à suivre ne méritent pas qu'on s'y attarde. La tête dans les étoiles, je campe sur une plate-forme peu accueillante à l'entrée de Portinello, village de montagne avec en vis à vis la mer. La magie de Porto me berce encore, l'histoire de ce périple vient de s'écrire. Au lit à présent.
 
Samedi 24 Septembre
3h, un rusé renard roux s'attaque à mes bagages. Malgré les pierres il ne lâche pas prise, je me lève, il m'a enlevé une chaussure. Ayant repéré l'intrus, je l'ajuste avec une bûche en bois repéré la veille ... je ne le reverrai plus contrairement à ma chaussure retrouvée au matin après 30 mn de recherche ... mais totalement ... déchiquetée. 20 km de superbe route en bacon qu'un col finalise. Déjeuner et séchage de la toile, un rituel avant de rejoindre la petite station de Calvi distante de 70 km. Je suis en haute Corse et j'admire le paysage beaucoup plus classique, fini les folies inventives d'hier. Calvi est véritablement balnéaire mais sa partie historique ne la grandit pas. J'achète de nouvelles sandales car pour pédaler mieux vaut une chaussure qu'une semelle scotchée au pied.  A présent l'avenir m'appartient mais la cagnotte a souffert, va falloir serrer le budget repas, l'estomac se reposera ! A 30km, l'île Rousse est à portée de mollets. J'y arrive tardivement pour assister à la vie calme d'une petite station désuète. Un bien bel endroit pour se reposer. Comme prévu, je dors en camping donc pépère ! Pile 5500km.
 
Dimanche 25 Septembre
Le corse est lunatique, l'internet accessible avant paiement ne l'est plus après règlement ! Je file énervé. 10km de littoral sous un ciel triste qui ne demande qu'à pleurer avant de quitter définitivement cette côte Ouest. Bordé à droite comme à gauche par deux chaînes bien hautes, je ne risque pas de m'égarer. Une montée sans fin et relativement éprouvante enjambe un col qui domine Ponte Leccia, bourgade sans véritable intérêt mais où je me sens bien; Au carrefour (unique) je rencontre Eric produit du Québec avec qui je sympathise et roule jusqu'à Corte. Ville au demeurant agréable, vivante, ses vieilles façades m'émeuvent, elle compense les graffitis du genre « un bon français est un français mort » qui ne me donnent qu'une envie ... fuir cette île. L'heure avance, je dois quitter mon ami, ce sera avec regret. Mon chemin est celui d'Aleria sur la côte orientale, qui je découvre en début de soirée et qui ne me laissera aucun souvenir ... la misère. Je dors au bord de la Nationale faute de mieux, espérons que le bruit éloignera les renards !!
 
Lundi 26 Septembre
Incroyable !! A 3h un animal s'attaque à mes bagages restés hors de la tente. Je bondis tel un diable de sa boîte et cette seule intervention fait fuir l' intrus ... peu courageux il est vrai. Au petit jour, 70 km me séparent de Bastia. Je recommande à tous ceux qui prétendent l'itinéraire plat de le pratiquer à vélo !! La préfecture se dore au soleil, en priorité les horaires des ferries donc direction le port. Un tunnel interdit le passage aux vélos, demi tour je grimpe à la citadelle, la ville me plaît beaucoup, mon plus gros coup de coeur depuis la Sardaigne mais vite le Port ... un immeuble avec plusieurs lignes ... les bureaux de Corsica sont ouverts ... le ferry part dans 5mn ... le guichet 1 me refuse l'accès, trop tard ... je pleure ... le guichet 2 me délivre le ticket salvateur ... je plonge sur Yaka ... on m'ouvre les portes du terminal ... c'est où ? ... Tout droit ... à fond en danseuse ... droit devant ... passerelle relevée ... qu'à cela ne tienne ... seul je hisse les 55kg sur les 70cm à escalader ... le prix de la liberté ... « Hi » et « Han » accompagnent l'exploit ... pas encore posé le vélo que le bateau quitte le quai ... seul dans les soutes, le temps va être long dans le noir ... une torche circule ... je l'intercepte ... c'est un matelot surpris qui me conduit sur le pont. Ouf ! A présent un peu de repos, de confort et de chaise longue. L'arrivée à Livourne en soirée risque d'être chaude !!

article 15 posté à la porte du garage

Lundi 26 Septembre (Suite)

Voyage de 4h ... une croisière ... soporifique par le manque d'activité. Arrivée à Livorno en fin de journée. Perdu dans les dédales routiers du port mon objectif est de ne pas être pris par les autoroutes et aléatoirement trouver un camping. Ce sera chose faite à Tirranea mais un échec pour le WIFI.

 

Mardi 27 Septembre

La mise à jour du site sera la priorité du jour mais en attendant Pisa, mon dernier point imposé, me lèche les pneus. Visite indispensable de la ville, caractéristique de ce que j'aime dans ce pays. Tout ici parle, pierres, échoppes, pavés, édifices et même ... la population. Quelle richesse dans tout ce patrimoine, dans ce passé si riche qui me colle à la peau, dans cette ambiance lourde qui se tapit dans l'ombre de ruelles étroites. Petit détour par l'incontournable Tour que j'aborde désabusé mais dès la première vision brouillée par un flot gigantesque de touristes, c'est le coup de massue. Que les bâtiments m'émerveillent est une chose mais je suis stupéfait par l'inclinaison hallucinante de la dite tour. Ce lieu est pour moi, historiquement inoubliable. A conseiller impérativement. Le reste de la journée est consacré à la Riviera, trop sophistiquée et donc monotone pour que j'en garde un seul souvenir, chaque lieu pouvant être remplacé par un autre. A la recherche d'un camping avec Internet (la plupart étant fermés, fin de saison oblige) je grimpe au coteaux abrupts de Lerici pour finalement obtenir le logo « Chiuso ». Trop mort pour d'autres recherches, je campe sur le parking, un *** à mon goût.

 

Mercredi 28 Septembre

Lerici n'est que ravissement malgré la proximité de La Spezia, une grande ville écrasée par son port de commerce qui ne mérite en aucun cas le passage sauf pour Internet et la connexion sur la via « Litoranea delle 5 terre », dans un panorama époustouflant, des paysages aussi grandioses que raides les pentes !!! J'ai préféré éviter les longs tunnels de la via Aurelia qui me faisaient un peu peur. Etape de haut niveau physique avec une cinquantaine de km de pentes au très fort pourcentage. En fin d'étape je retrouve la SS1, axe maître de cette remontée mais sans le moindre parcelle pour installer ma tente. Laminé par les efforts à répétition et les incertitudes de tous ordres je capitule devant une nouvelle difficulté et choisis une brassée de kayaks en attente d'activité. Privé des cloches qui rythment et emplissent mon immensité temporelle, la liberté avait ce soir un prix inacceptable. Journée mémorable à ne pas reproduire même si les images restent gravées dans une mémoire qui n'en peut plus.

 

Jeudi 29 Septembre

Alors que j'imaginais Genova à portée de pédales, des montagnes russes terriblement éprouvantes pour les mollets repoussent au coeur de l'après_midi mon entrée dans ce sanctuaire qui connu 2 périodes de gloire par le passé. Par manque de temps et de courage, je limite mon exploration qu'à la partie portuaire, celle que donna à cette cité son aura actuelle. Dans le quartier classé par l'UNESCO, je rêvasse longuement et arpente des ruelles si étroites que la présence du vélo est gênante. Une société secrète et mystérieuse vît encore de nos jours dans ces pâtés qui semblent insalubres et me ramènent plusieurs siècles en arrière. Je regrette cependant de n'avoir eu plus d'énergie pour aller plus avant dans cet inventaire et dans le temps. 39°, la chaleur m' assomme, mais la nécessité de m'extraire de cette cité gloutonne et envoûtante motive un guerrier bien las. Par chance, le littoral qui m'attend n'est pas exigeant, les montées au 7° ciel sont éradiquées ... le bonheur avec un plus, une piste cyclable qui emprunte une ancienne voie ferrée. 2 cols en moins en un moral en hausse ! Avec ces aides imprévues, je rejoins Savona en fin de journée pour un repos bien mérité. La ville là encore est une purge et son port y est pour beaucoup.

 

Vendredi 30 Septembre

Nuit hachée par un épilogue annoncé. Au départ signe du destin, une pancarte m'indique Ventimiglia 100 km, j'en fais alors le but de ma journée. Mon itinéraire s'est bien assagi, aussi les km vont bon train. La Riviera est parfois superbe, parfois tragique mais la grande horreur reste pour moi la promotion de tous ces parkings à bateaux qui enlaidissent une côte bien abîmée par l'homme qui pense avant tout à son profit ! A Diano Marina, je ré-ouvre un coffre à souvenirs de jeunesse totalement oublié. Rien n'a trop changé ... si ... moi ! Imperia, San Remo, Ventimiglia ... Je continue ... la frontière fictive, Menton. La gare est haut perchée, fermée ... c'est une annexe .. Ouf ... gare centrale cette fois ... j'y entre. Un ticket pour Belfort et pour 2 (Yaka et moi). C'est fait, je pars immédiatement pour Nice ... Descendre à la gare centrale (3 gares à Nice), l'escalier mécanique, belle chute mais enfin je suis dans le train avec tout le monde. Je peux enfin me reposer.

 

Samedi 01 Octobre

Croyant être arrivé, je me lève en sursaut ... écrasé au sol, l'échelle a été enlevée ... Je me recouche ... 45mn de retard pour satisfaire à l'intervention des forces de l'ordre à Marseille. Arrivée devant la maison que déjà les voisins me voient, la porte du garage s'entr'ouvre puis s'ouvre, j'y entre. 6100 km ont été avalés en 3 mois. La vie reprend, comme mes vieilles habitudes, mes habits propres sont accrochées au porte-manteau, je les ré-enfile, la vie est tracée. Mes yeux et mes oreilles partent en vacances, ma tête peut elle aussi s'envoler ... demain c'est dimanche mais aujourd'hui c'est RETOUR alors vite, organisons un pot de l'amitié et du retour à 16h !! Vite vite vite.


Tous les commentaires

Bon vent matelot !

As-tu pensé à équiper Yaka de palmes ou de flotteurs ?
Ça serait pas mal comme aventure "Marc d'Evette en vélo amphibie", une première sans doute mondiale. Allez, bon vent matelot, on va te suivre, les yeux rivés vers les côtes Méditéranéennes. Ciao ragazzo !
[ Publié par Denise ] [ 17:37 ] [ samedi 30 juillet 2011 ] [ Belfort ]

 

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Bon courage pour un nouveau périple dans la foulée du premier. Pas trop d'iles par ici mais si tu es dans les environs , passes mous faire un coucou. Tu es le bienvenu. Bizzzzzz de Gaby et Joelle
[ Publié par Gaby - Joelle ] [ 18:03 ] [ samedi 30 juillet 2011 ] [ Belfort ]

 

 

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Bonne route

Manon et moi t'adressons tous nos voeux de découvertes et de surprises (bonnes si possible!) pour ce nouveau périple.
A bientôt
Isa
[ Publié par Isabelle et Manon ] [ 18:26 ] [ samedi 30 juillet 2011 ] [ Belfort ]

 

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Have a nice trip !

Alors, ça y est Marc, tu as fini de ronger ton frein et te voila prêt à te lancer dans une nouvelle aventure ... européenne ! Je souhaite qu'elle comble tes espérances en parsemant ton parcours de rencontres inattendues et de découvertes enrichissantes. Alors bon voyage et bon courage pour le pédalage !
A bientôt sur ce nouveau blog !
Bises
Françoise
[ Publié par Françoise ] [ 19:23 ] [ samedi 30 juillet 2011 ] [ Belfort ]

 

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bon voyage

Aprés les fonds de pension américains , je te souhaite un bon périple dans notre vielle Europe.
Bernard Ait
[ Publié par Bernard Ait ] [ 09:48 ] [ dimanche 31 juillet 2011 ] [ Belfort ]

 

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Au bonheur des îles !

En route muletier pour la découverte des îles ! A vous, les cols, les tours, les citadelles, la nature sauvage, les petites criques, les longues plages de sable fin, le maquis...
N'oubliez pas votre cetera pour faire danser les belles méditerranéennes !
Laissez-vous apprivoiser...mais gare aux cochons sauvages !
Bonghjornu !
Jocelyne et Régis.
[ Publié par Jocelyne ] [ 08:05 ] [ lundi 1 août 2011 ] [ Belfort ]

 

 

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Bonne route

Nous nous attendions à ton nouveau départ et aurions parié sur les iles britanniques ! Excellent choix ! Ces îles et pays du sud européen t'éviteront la pluie et seront des plus agréables sous la brise et le soleil estival. Bon courage !
Michel & dany.
[ Publié par Une personne anonyme ] [ 13:07 ] [ lundi 1 août 2011 ] [ Belfort ]

 

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et voilà c'est reparti...

après "l'Amérique" , que tu "voulais avoir" et que tu n'as pas eu, à toi maintenant "les Gondoles à Venise" et la "Méditerranée"...
bon courage et bonne route !
le "cousin "...
[ Publié par Yvette et gilles ] [ 14:14 ] [ lundi 1 août 2011 ] [ Belfort ] [ Lien ]

 

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Bravo pour le choix de l'itinéraire !

Yaka a eu raison de t'inciter à repartir. C'est une destination rêvée et vivement que tu reviennes pour nous montrer ton diaporama. Fais un beau voyage et prends bien soin de toi.
[ Publié par Francine & Bernard ] [ 16:16 ] [ lundi 1 août 2011 ] [ Belfort ] [ Lien ]

 

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Bonne route à vous deux

Nous te souhaitons un excellent périple méditerranéen et t'assurons, pour l'avoir vécu, que les gens que tu y croiseras t'apporterons bien plus que les conquérants américains : chaleur, joie de vivre et sens de la fête ..... alors avanti amico
[ Publié par Yves & Silfia ] [ 21:11 ] [ mardi 2 août 2011 ] [ Belfort ] [ Lien ]

 

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Le "voyageur "est reparti..au Sud

Salut Marc
Je suis tes périgninations et suis content que de voir qu' en 2011 il y a après les US (phase 1 ) ...une phase 2
Bon vent
A+
Jean-Marie
[ Publié par Jean-Marie ] [ 00:02 ] [ jeudi 4 août 2011 ] [ Belfort ] [ Lien ]

 

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Voyage en chambre.....

Un grand bonjour amical à Marc qui me fait rêver grands espaces et découvertes..
Après le désert, la luxuriance méditerranéenne, un contraste rafraichissant.
Assidu témoin, bien au frais , une bièrre en main, j'attends avec impatience de découvrir cette nouvelle aventure ordinaire.
A plus tard.......
[ Publié par André Goepfert ] [ 17:52 ] [ jeudi 4 août 2011 ] [ Belfort ] [ Lien ]

 

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lache pas mon ami

Que c'est dur de rester à rien faire, après un USA étrange, tu reprends la route des cols et des îles.
Mini tour d'Europe.
Bonne souffrance, enfin quelle soit bonne cette souffrance.
Je te souhaite bien du plaisir et de bonne sensations.
Que le vent te porte à tes découvertes.
Jean du Québec
[ Publié par jean du québec ] [ 18:57 ] [ mercredi 10 août 2011 ] [ Belfort ] [ Lien ]

 

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ça c'est la vie!!!!!

Content d'être tombé sur votre blog..J'ai lu avec intérêt quelques dates...Quand le temps me sera favorable j'en lirai quelques autres Je compte également accomplir mon odyssée ...en attendant l'argent nécessaire pour l'acquisition de mon vélo cyclotouriste, du reste ,je ne pensais pas que c'était aussi cher 1500 euros!!!voire beaucoup plus
bonne continuation et merci du partage
bien à vous
[ Publié par adebici ] [ 06:37 ] [ vendredi 12 août 2011 ] [ Belfort ] [ Lien ]

des montagnes et encore des montagnes

je vois, tu aimes la souffrance, mais comme la récompense doit être douce en bas de la montagne.
24 X 32, c'est pas mal, pour ma part j'avais un 24 X 36, et malgré cela dans les plus de 8% je devais pousser ma monture.
Go Go my friend, je t'envoies quelques bonnes énergies positives
Jean du Québec et parfois Jeanvoyage
[ Publié par Jean du Québec ] [ 19:05 ] [ mercredi 10 août 2011 ] [ Parme ] [ Lien ]

pourquoi un titre

Et que l'aventure continue, comme on dit au Québbec:
lache pas mon homme!
Ah, d'île en île, pour bientôt espérons le.
Jean

[ Publié par Jean W. ] [ 15:30] [ mardi 16 août 2011 ] [ Bari ] [ Lien ] 

 

O sole mio

Bonjour grand voyageur,
Déjà de nombreux kms au compteur mais par contre moins de souffrance semble t'il.....
Toujours passionné par tes aventures, vive le soleil, mais point trop n'en faut....Ici pour demain et jusqu'à mercredi...35 à l'ombre. Pas de vélo, mais cucu au salon..Les anciens doivent se ménager.
Bonne continuation et très amicalement. André.

[ Publié par André Goepfert ] [ 15:39 ] [ samedi 20 août 2011 ] [ Bari ]

 

Bari, bari...ton !

On ne t'en aurait pas voulu de faire un aller retour vers Bari le 17 au matin ! Tu étais si pressé ? Profite bien des fruits mûrs à point et fais attention aux "ladre" de grands chemins ! Bonne route Marc ! Bises de nous deux. Denise et Pierre
[ Publié par Denise ] [ 14:19 ] [ samedi 20 août 2011 ] [ Cariati ] [ Lien ]
 

Quelle forme !

Que de kms parcourus ! Incroyable, d'autant plus que sur les ondes françaises les docteurs recommandent d'éviter le sport par ces températures caniculaires !
Prudence et bon courage !
[ Publié par Mimi & Dany ] [ 21:56 ] [ mardi 23 août 2011 ] [ Cariati ] [ Lien ]

Coucou à vous

Merci à toutes et tous pour vos messages d'encouragement. Marc
[ Publié par aventuresordinaires ] [ 17:50 ] [ mercredi 24 août 2011 ] [ Pozzallo ] [ Lien ] 

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Bien jolis paysages et des aventures dont nous nous regalons au gre de tes haltes dans les web cafes locaux. Tu as du passer Napoli depuis un moment. Nous attendons tes posts suivants avec impatience. Profites de la chaleur. Ici l'automne s'installe tout doucement. Buon viaggio !
[ Publié par Denise ] [ 09:19 ] [ lundi 12 septembre 2011 ] [ Salerne ] [ Lien ]

Précision

Je ne pensais pas qu'un voyage dans des contrées si proches pouvait me procurer tant de soucis ... faut dire qu'une fois de plus, la malchance m'a aidé. Trop douces les choses manquent de saveur !
Marc
[ Publié par aventuresordinaires ] [ 08:06 ] [ mardi 13 septembre 2011 ] [ Rome ] [ Lien ]

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Coraggio valoroso Marco !

Les difficultés te subliment, et le sublime te ravit toujours autant, alors bon courage pour la suite de ton aventure !
Que de savoureux souvenirs en perspective !
Bises
Francesca
[ Publié par Une personne anonyme ] [ 22:32 ] [ mardi 13 septembre 2011 ] [ Rome ] [ Lien ] 

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A Francesca, toutes et tous

Tant d'éloges me font rougir, j'en perds mes accents ! Je n'ose écrire encore, ce serait trop !
[ Publié par aventuresordinaires ] [ 10:52 ] [ samedi 17 septembre 2011 ] [ Rome ] [ Lien ]
 

Quelle progression !

Nous étions dans le midi par plus de 30°C et avons pensé à toi qui roulait sous le soleil. Les petites routes sardes découvertes en 2008 sont accidentées et bien fréquentées pendant la période estivale. A vélo les paysages doivent être encore plus magnifiques et les échanges illimités.
Bises et courage !
Michel.
[ Publié par Michel & Dany ] [ 21:07 ] [ mardi 20 septembre 2011 ] [ Cagliari ] [ Lien ]

 

Pot du retour

Ce Samedi à 16h à la porte du garage pour le pot du retour. Marc
[ Publié par aventuresordinaires ] [ 14:05 ] [ samedi 1 octobre 2011 ] [ Belfort ] [ Lien ]

 Commentaires

1 . La journée du 04 Sept. a été installée, la forte pression des événements me l'avait fait perdre.
2 . Pour répondre à Pierrot, écrire mon carnet chaque soir n'est pas plus fastidieux que monter la tente mais l'envoi de celui-ci et la gestion des photos demandent une grosse énergie.
3 . Pour répondre à de nombreuses demandes, carte et itinéraire sont accessibles par l'onglet "Mon itinéraire" en haut de page. Possibilité d'agrandir la carte par la touche +
A tous ceux qui m'ont lu je dis au revoir et à l'année prochaine ... si Dieu le veut !
Je veux enfin remercier ceux qui sont venus au pot du retour Samedi 01 Octobre et qui m'ont aidé à réenfiler le bleu de chauffe des journées ordinaires ... step toujours difficile à franchir.

[ Publié par aventuresordinaires ] [ 09:27 ] [ mercredi 5 octobre 2011 ] [ Belfort ] [ Lien ]