2015 - Au Pays du Chah


le Projet

Itinéraire réalisé et liste des accès WIFI
Itinéraire réalisé et liste des accès WIFI

La mise à jour sera faite lorsque le visa attendu me parviendra ...

Nommé « Au Pays du Chah », voici le périple 2015 envisagé dont la préparation, il faut l'admettre me donne bien du fil à retordre? Pour simplifier, je dirai que l'aventure est commencée depuis 2 mois ... période durant laquelle j'espère avoir épuisé une partie du stock des malchances et contretemps inhérent à ce projet. Ayant consommé beaucoup d'énergie, je tente d'en retrouver suffisamment pour conquérir ma première nuit d'hôtel dans une cité de 15 000000 d'âmes aux hiéroglyphes mystérieux. La suite sera plus conventionnelle mais aléatoire avec la découverte de la parte Nord du territoire Perse. La Mer Caspienne sera mon guide, Tabriz une étape avant le passage en Turquie et l'aéroport de Van, pour un vol qui devrait me ramener à mes pantoufles, une escapade d'un mois si tout se passe bien.

Une fois de plus je termine les préparatifs ventre à terre et passablement essoufflé, le départ en avion étant imminent (prévu mardi 12 Mai).

Les accès à ma messagerie et à mon site ne sont pas assurés, mon carnet de voyage risque donc d'en pâtir ... à voir. Face à toutes les incertitudes qui planent, je dirai avec espoir « wait and see » et à bientôt.

Zone concernée par l'itinéraire
Zone concernée par l'itinéraire

Article 1 posté de Téhéran (Capitale de l'Iran)

Mardi 12 Mai

Réveillé à 2h, je réserve un lit par internet à l'hostel Mashhad. Levé à 6h, réponse positive, en fait un sibyllin « ok » ma seule preuve. La suite s'annonce conforme au programme sauf une légère chute qui me fait découvrir la pharmacie de l'aéroport. Basel s'éloigne, déjà le hub secondaire d'Istanbul se présente, l'attente est longue, le vol pour Téhéran en retard. De mes longues conversations avec iraniens et iraniennes expatriés, je retiens qu'il me faudra être extrêmement vigilant et plus encore. L'avant départ est anxiogène. L'aéroport IKA est superbe à 4h du matin. Récupérer bagages, vélo, et grand taxi me prend une bonne heure. Le vélo sur le toit, le taxi file sur l'autoroute ... nombreuses frayeurs, une fois même je m'exprime ... attention !! Finalement je débarque à l'hôtel à 6h, le gardien endormi m'ouvre, je m'écroule sur le lit et dors.

 

Mercredi 13 Mai, Jeudi 14 Mai et Vendredi 15 Mai

Séjour à Tehran.

Trop de choses m'ont assailli, le plongeon dans ce bouillon a été trop brutal. Je listerai toutes ces impressions sans tenter de les lier, sans essayer de leur donner un sens.

La ville est si bruyante qu'elle finit par ronronner. Côté pollution, je n'ai pas souvenir d'un tel niveau. Le port du masque est plus fréquent que celui du casque. Les deux roues à moteur forment des essaims qui perforent les espaces sans aucun interdit, ici tout est permis, la police débordée tant par le flux que par les infractions fait son travail c'est à dire constate. Tout ce joyeux tintamarre se déroule dans la plus grande civilité, mais pour l'étranger que je suis, un certain temps d'adaptation est nécessaire, ne serait-ce que pour traverser une rue. Les quartiers sont mono distribution ce qui rend les promenades soporifiques et lancinantes, les pieds peuvent en témoigner. Si les touristes sont rares, la diversité vient des iraniens eux-mêmes qui sont forts différents les uns des autres dans leur apparence. Pour les femmes, le port du foulard les harmonise. Je note cependant chez certaines, une recherche vestimentaire heureuse qui respecte les volontés religieuses et à ma grande surprise, je n'ai vu aucun voilage intégral, peut-être une différence avec le sunisme. A ce sujet, je craignais une trop grande homogénéité mais en définitive tout ce petit monde me convient bien, d'autant que sa chaleur à mon encontre me laisse quelque peu émerveillé, comme un enfant devant son jouet chéri. Un point grandement négatif pour le touriste que je suis est l'architecture générale sans aucun intérêt et les seuls immeubles pouvant évoquer un semblant de curiosité sont systématiquement interdits à la photo ... ce qui limite les prises de vues à celles de la rue, pas ma tasse de thé, j'ai toujours des réticences à jouer le rôle de voleur d'images, un contresens à ma démarche profonde. Je suis également ennuyé par l'absence d'épicerie, mon régime se fera au gré des bicoques le long de la route ... un souci qui me perturbe. Le quotidien me permet de vivre les conséquences d'un embargo qui ne s'applique qu'au peuple et un peuple qui s'attroupe dès que j'annonce que je suis français ... je ne sais pas si nous méritons une telle reconnaissance !!!

Pour finir sur le sujet initial, je précise que dans la capitale une voiture sur deux est française, neuf fois sur dix une Peugeot. J'espère simplement que nos élites nous permettront de conserver ce rang, car c'est quand même grâce à la France que les sommets enneigés du massif de l'Alborz se devinent plus qu'ils ne se voient alors qu'ils me dominent. En tant que français, étrange sensation de donner des leçons à un peuple que nous ne comprenons pas mais qui possède des valeurs dont nous sommes privés.

Le Vendredi me réserve une mauvaise surprise, la perte de la clé de l'antivol de cadre évidemment fermé. Trouver un homme et sa disqueuse en ce jour de fermeture des magasins m'accapare plus que la matinée, acheter un nouveau cadenas, une heure de plus. Vu l'exiguïté de la zone de travail, certaines pièces sont touchées, j'espère que Yaka tiendra, l'avenir nous le dira.

Téhéran Centre (Iran)
Téhéran Centre (Iran)

Article 2 posté de Bandar Anzali (Mer Caspienne)

Samedi 16 Mai

 

Départ à 6h pour éviter les meutes tourbillonnantes. La circulation calme m'autorise quelques remontées en sens interdit. Les voitures se garent pour m'appâter avec des friandises, les piétons m'offrant des poignées de bonbons. Ainsi armé, me voici prêt à aborder cette journée. La pente s'installe dès les premiers mètres, elle ne me quittera plus. Dès le centre insalubre oublié, je suis estomaqué par la finition luxueuse des immeubles et ce très loin dans la périphérie tout autant que par les programmes gigantesques de construction, ce pays est riche. La chaleur m'incite à rouler avec modération, Tehran semble s'enfoncer peu à peu dans son plateau illimité. Alors que je sillonne le flanc de l'Elbourz, soudain je pique à gauche ... la pente s'accélère. Une violente douleur au genou droit me plie de douleur. Décidément, rien ne m'aura été épargné. Il me faut du repos, un hôtel ... il y en a un à 4km m'affirme-t-on. Sur les pentes du Damavand, un couple en voiture m'attend avec thé chaud et gnôle. Ainsi dopé, les 4km sont avalés, la ville atteinte... l'hôtel est au col à 4km ! Surprise désagréable, aux dernières habitations, la police interdit la montée pour cause d'éboulements. 30mn de palabres pour dire que j'ai réservé à l'hôtel. On appelle les autorités par 2 fois je m'explique à celles-ci. Finalement, sans autre solution proposée, je passe et serai le seul. 4km plus haut, l'hôtel est à 4km !! puis à 1km !!! puis à 4km. J'arrive de nuit au pass et à l'auberge, exténué. Le froid est glacial,le vent énorme, l'aubergiste rigide. Sur ce court périmètre, l'iranien m'apparaît comme extraordinaire, je me mets chaque fois un coup de pied pour me rappeler à la vigilance mais je dois l'avouer, le Turc qui était jusque là ma référence est totalement écrasé. La mésestime pour le peuple iranien me navre.

 

Demain, la suite si du moins le genou l'accepte.

 

 

 

Dimanche 17 Mai

 

Le matin est frisquet mais le ciel d'un bleu si pur que je m'y noie. La proximité de  toute cette neige ne doit pas être étrangère à ce vent glacial qui nécessite le  port de vêtements d'hiver. La vue sur la vallée est superbe.  La descente m'attends depuis la veille, je réponds enfin à sa patience. Durant de longues minutes, je vis un rêve éveillé. A Polur, sa Majesté le Damavand expose fièrement ses 5671m. Soudain un nouveau visage de l'Iran me bouscule, plus du tout glamour, des tunnels horribles et toujours trop longs savent me mettre la pression, des chauffeurs fous et déchaînés n'hésitent pas à mettre ma vie en danger, une montagne martyrisée par les engins mécaniques pour en extraire la pierre me navre, une vallée irrécupérable me détruit et enfin l'arrivée sur  Mahmud-abad où déjà la folie côtière sévit provoque mes révulsions. Il va falloir vivre là-dedans durant quelques jours ce qui n'est pas pour m'enthousiasmer.  Cet itinéraire fut mal sélectionné, un point c'est tout. Je connaîtrai de l'iranien, l'équivalent du saisonnier sur la côte d'Azur !! Comme points positifs, j'ai suivi au fur et à mesure de la descente l'influence de la Mer Caspienne avec une végétation de plus en plus dense et pour finir 20 km dans les rizières, un final que je n'attendais pas. Sans autre possibilité, je dors en villa (infestée de moustiques).

 

 

 

Lundi 18 Mai

 

Soleil mordant et temps très orageux, l'arête centrale de l'Alborz restera invisible toute la journée, avec une couverture tirée 200m au dessus de nos têtes ... un étrange phénomène climatique. Visite à la Caspienne qui n'est pas une mare mais bien une mer. Le littoral est loin d'être mis en valeur, c'est même tout l'inverse qui est réalisé avec une certaine réussite ! La 2 fois 2 voies qui lui colle à la taille fait l'objet de toutes les extravagances de pilotage. L'iranien est en recherche d'amour, toutes les occasions étant propices à me héler et à m'offrir mille présents. A Nur, ce seront des bananes pour avoir prétexté en manger et ce, pour éviter l'invitation au restaurant. Plusieurs fois par jour reviennent les 2 marabouts, le retour à l'amitié franco-iranienne et comment je ressens l'hospitalité locale. L'état de mon genou ne s'améliore pas, je crains fort de ne pouvoir ré-escalader la montagne pour atteindre Tabriz, d'autant que cela fait encore pas mal de jour à serrer les dents. A Chalus, je trouve enfin une villa pour me sortir d'un bien mauvais pas. A cette occasion, l'espèce humaine décline la diversité de l'homme, un étant le meilleur, l'autre le pire.

 

Une anecdote, ce matin, ma logeuse m'a servi thé, tomates, concombres … je lui ai signifié ma satisfaction et amicalement lui ai tendu la main ... interdiction ! A savoir, peut-être même à méditer.

 

 

 

Mardi 19 Mai

 

Parti à contresens, je bute sur la Mer qui encore sommeille. Abas abad, Neshta Rud, Tonekabon déversent une marée de boutiques et d'immeubles plus ou moins disgracieux ... oubliée la qualité banlieusarde de Tehran. l'intérêt réside dans les hommes et les femmes, ces dernières que je plains car avec la chaleur, leur accoutrement doit leur peser, particulièrement aux traditionalistes que je trouve systématiquement austères et tristes. Pour la conduite, pas d'amélioration même si de nombreuses femmes pilotent, elles ne font que reproduire l'incivilité masculine. Pour le genou, ma plus grande inquiétude, il est là, pas besoin de vérifier. Le mois de mai se déroule sous le soleil mais les nuits impliquent la couverture. En fin de séquence, un peu d'angoisse, toutes les villas étant louées. Ici, impossible de monter une tente aussi petite soit-elle.

 

Un point positif : mes bras étant brûlé par le soleil, j'avais mis des sacs plastiques pour les protéger du coquin et ce matin, ma logeuse m'a donné 2 brassières qui me vont comme un gant ... sans les mains. Seul point négatif, ces manchons se terminent par de la dentelle, mon côté féminin !

 

 

 

Mercredi 20 Mai

Nuit calamiteuse quasiment sans sommeil ... à me battre contre des hordes de moustiques. En quittant les lieux au petit jour, j'écrase 2 imprudents, par pure vengeance. Je retrouve rapidement le chemin, là où je l'avais abandonné hier. L'air est poisseux, les nuages roulent au sol comme d'énormes minons. Ramsar ne manque pas d'attrait, Chaboksar, Cala Chay, Rud Sar, Langarud sont autant de lieux d'animation et d'effervescence. Un jeune iranien me rattrape avec une belle énergie. Il habite Lahijan, je lui expose une part de mes nécessités proches. Il me négocie ma location, passe plusieurs coups de fil à la volée puis me demande de le suivre. Un de ses cousins me prêtera un studio libre pour la nuit ... que dire de plus de l'hospitalité locale ? Trouver un Coffee shop serait bienvenu je pense, la mise à jour du blog libèrerait ma conscience.

Article 3 posté d'Astara (Frontière Azerdaijan)

Jeudi 21 Mai

Pour clore la soirée d'hier, pas de wifi dans la ville mais une foule démentielle dans les rues, le parc et la promenade de ceinture du lac. Cette cité  diffère de ses consœurs par son atmosphère thermale. Il faut cependant ne pas nier que les élans sont comme les impressions, soumis aux lois du bien-être intérieur. La soirée se termine en apothéose au restaurant sélectionné, les passants venant me faire causette, là où je me suis réfugié ... à l'intérieur (et ce, à la plus grande joie des patrons).

Comme prévu, Mohammad se présente à 8h pour récupérer les clés et après de longues effusions nous nous séparons enfin. La ville est déjà en effervescence. J'évite Astaneh par négligence, traverse rapidement Kuches et entre fièrement à Rasht, capitale de la province de Gilan et but de ce midi, 50 km au compteur et très mal à la selle, un cuissard défectueux m'ayant ouvert les chairs sur plus d'1 cm. La plaie située sur l'appui fessier devra se cautériser d'elle-même, aucun soin ne pouvant être porté, reste à dominer la souffrance qui ne sera que moitié pour devoir la partager avec celle du genou. Un cycliste m'accoste sur la place centrale au demeurant fort colorée. Son aide m'est utile, il me conduit à l'office du tourisme dont j'ai l'adresse et répond à mes questions concernant les tunnels à venir et les services de bus en cas de mauvaise passe. Sans connaissance du Farsi, l'OT aurait été là où elle est mais toutes mes questions ayant eu réponses, sa raison a perdu tout attrait, mon protecteur ayant répondu à toutes mes interrogations ... et c'est une chance car l'entrée m'est refusée, ma tenue n'étant pas règlementaire, mon short, long trop court ! Les photos sont également prohibées pour d'obscures raisons qui m'échappent !! De retour au centre, nous sommes accostés par 3 jeunes randonneurs iraniens à vélo très expansifs, un bon morceau de vie avant de nous séparer. Devant l'insistance de mon guide à accepter son hospitalité, je suis obligé d'inventer une histoire abracadabrantesque pour m'échapper. J'emprunte à pied la rue piétonne pour quelques photos ... une erreur ... 2h pour en venir à bout et dans ce cadre, 2 filles m'ont appréhendé avec notes et stylos pour simuler un questionnaire ! Coquines les demoiselles ici, mais cela pour dire que j'avais déjà noté depuis quelques jours l'espièglerie féminine à laquelle je n'étais pas préparé. Que d'idées fausses, la seule vraie est la république islamique. Épuisé par mon rodéo, je me pause en banlieue pour avaler un « burger » local. Mes 3 potes cyclistes me voyant attablé s'arrêtent. Interview, photos; ils m'offrent mon repas puis filent avec un enthousiasme intact. 1h plus tard, alors que je me serais imaginé derrière eux, voici qu'ils me rattrapent. Nous formons alors groupe jusqu'à Bandar Anzali dans le plus grand divertissement. Jamais le pays n'a vu tant de voyageurs à vélo ! Ils me trouvent un accès internet avec adieux à la hauteur des instants partagés. Galère web terminée, je demande au patron un bon plan hôtel, il appelle son frère et me voici dans un Motel au bord de l'eau pour 8€. Ne sachant comment remercier tant de générosité, je choisis la discrétion et partirai à l'aube. Que retenir d'une telle journée, eh bien, qu'il est difficile de ne pas être sensible à tant de marques d'amour et que les coups de sabots que je m'applique pour me rappeler à la prudence sont de moins en moins douloureux et efficaces.

 

Vendredi 22 Mai

Les jours se suivent mais parfois n'ont rien en commun. Autant hier avait été une bienheureuse succession de séquences fortes sous un ciel souriant, autant aujourd'hui, jour de prière ne fut qu'un sombre défilé d'heures sous un plafond bas chargé de nuages noirs. Rares furent les stations traversées et celles qui s'y soumirent ne dégagèrent aucune sympathie. Pour forcer le trait, la chaussée se mit en retrait de la côte comme pour signifier qu'elle aussi faisait sa mauvaise tête. Une bien triste étape à laquelle je mets fin à Hastpar également nommée Talesh. Un hôtel énorme m'abrite, à mon avis j'en suis le seul utilisateur et si son apparence externe le classe comme un palace, il y a fort à parier que ses finitions intérieures resteront en l'état. Tout cet ensemble hétéroclite me fait plutôt penser à une création de Dali dans sa période extrême qu'à un lieu pour dormir. Un point peut-être positif, la pommade que m'a donné Mohammad (ici tous les garçons s'appellent ainsi), l'un des 3 voyageurs à vélo d'hier, semble faire du bien à mon genou. Réalité ou espoir ?

 

Samedi 23 Mai

Petit retour sur hier soir pour préciser qu'il a plu intensément quelques minutes sans laisser aucune trace de cet épisode. Par ailleurs, descendu au centre pour me nourrir, j'éprouvais des  difficultés à dégotter un « Chicken-Rice ». A peine assis à la table désirée qu'une grande et jolie jeune fille vint me demander en quoi elle pouvait m'aider ... étonnant ce téléphone iranien ! A la sortie du restaurant dans la nuit noire et alors que je cherchais mon angle de vue ... surgit à nouveau mon ange protecteur avec qui je passai plus d'une heure à discourir de tout et de rien ... étrange liberté coranique !

Au réveil, les idées pas encore rangées, force est de constater que j'ai fait sauter les plombs dans le Palace hanté ... il est temps de filer. A ma droite, les rizières sont l'objet d'un travail ingrat et fatiguant exécuté exclusivement par des femmes. A ma gauche, la chaîne que j'aurai à franchir libère ses premiers contreforts déjà menaçants. Le trafic s'est allégé, une espèce de suavité se dégage d'un environnement bien moins pollué. Le littoral étant tout proche, je m'attends à le longer ... il n'en sera rien ... une immense déception. Après plusieurs bourgades comme Lisar, Lavendevil, la carte annonce Astara, ville frontière avec l'Azerbadjan où j'ai décidé de faire pause. La ville respire fort et pourtant aucun point wifi n'est accessible. Je me plais à m'imbiber des instants chaleureux que m'offre une population avenante et inlassablement curieuse. Côté architecture, le désert persiste, je dirai qu'elle est comme le wifi ... pas terrible !

 

Dimanche 24 Mai

Un peu en avance sur mes prévisions et quelque peu éprouvé par mes diverses affections physiques, je choisis de faire diversion durant 24h dans le centre grouillant d'Astara. A midi, c'est décidé, je teste le saucisson local car demain je n'aurai plus les facilités alimentaires que procure la côte. Concernant l'alimentation, mes vaccins sont efficaces car lorsque je constate l'hygiène générale enfin normale des lieux et des pratiques, j'en reste retourné ... je parle de mon estomac. En général, j'essaie de ne pas voir mais parfois je n'y échappe pas. Pour exemple hier soir alors que je dégustais une exquise brochette, l'étal de viande s'est renversé sur un sol que l'on peut qualifier de souillé. Tout a été rapidement redressé et la viande remise à la vente. M'étant fixé 3 objectifs pour cette journée de soit disant repos, à savoir, une dernière visite à la Caspienne, un rapide clin d’œil à l’Azerbaïdjan et une tentative de mise à jour du blog, c'est totalement lessivé que je revins de cette expédition en fin d'après-midi.. Parti très tôt, la Mer ne fut pas facile à découvrir mais après m'y être investi totalement, elle finit par s'offrir. Satisfait de la conquête malgré la non mise en valeur des lieux, des pancartes m'indiquent « Border ». Je découvre donc le passage poids lourds puis le sas piéton. Je longe alors les barbelés de séparation bien gardés par l'armée. Les miradors sont des tours maçonnées, la frontière ainsi matérialisée est hostile malgré la végétation luxuriante qui s'exprime contre les grillages. Je prends un clip de cette image et décide de déjeuner. Pas fait 50m qu'une voiture et des uniformes m'accostent. Interpellé, je suis emmené dans un premier camp, puis un second et enfin un troisième. Ne sauraient-ils que faire du moi maintenant qu'ils m'ont capturé ? Mon délit est la prise de vue, soit dit en passant sans intérêt d'aucune sorte. Je monte cette fois dans du gros matériel, nous partons en convoi (kafkaien ou ubuesque ?) soudain on me bande les yeux, ma caméra étant depuis longtemps entre les mains sures de spécialistes civils. Je suis guidé dans une salle où commence un interrogatoire de 3 heures. N'ayant pas de papier sur moi, ma chambre est perquisitionnée. Je vous passe les multiples détails. Finalement le bandeau me sera retiré à mon retour à l'hôtel et tout mon matériel rendu. Une histoire à dormir debout pour absolument rien mais une journée reposante pour la vue. Qu'ajouter à un tel récit si ce n'est que la prudence est de règle et la photo dangereuse ! Alors que je cherchais un point internet, je me suis assis dans une cour extérieure à la mosquée centrale. Visiblement l'office était réservé aux femmes car rapidement 2 intégristes religieux masculin m'ont invité à changer d'air. J'ai cédé par lassitude sans pour autant être fier de moi.

article 4 posté de la guesthouse de Meshgin Shahr

Lundi 25 Mai

Départ à 6h. Franchir le col qui m'attend est mon seul but, ne sachant pas si Ardabil est accessible dans la journée. Concentré sur la gestion des efforts, j'en oublie même qu'un tunnel de plus de mille mètres me guette sur ce parcours. Les 10 premiers kilomètres divertissent le voyageur, les 15 suivants persistent à côtoyer le voisin azéri. Au vu des barbelés entre les 2 pays, je doute que les relations soient idylliques entre les 2 partenaires. Peu à peu la douce pente se corse puis bientôt nécessite l'utilisation du plus petit développement. La vitesse s'en ressent, les kilomètres s'allongent. Je dévore plus que je ne savoure les pâtisseries au km20 avant la pause repas au km32. Comme moi, les camions chargés peinent à gravir cette terrible ascension ... une course de lenteur entre nous. Éprouvé par l'effort, je consens à des arrêts répétés que le ciel azur comptabilise. Alors que je devine le sommet, un tunnel me le confisque et sera en fait moins dangereux que soupçonné. Sur le versant opposé, je découvre un vaste plateau sur lequel s’appuient de vilains nuages. A l'horizon, la montagne me situe le but qui d'ici me semble accessible si le relief n'est pas trop sportif. Sans autre repère que mes estimations visuelles, la notion d'altitude me serait bien utile pour supputer le danger car l'orage gronde et lézarde l'horizon. Je fonce dans la descente qui est ma seule issue. L'orage me voyant démuni se jette sur moi et m'écrase à 15 km du bonheur. Éclairs, déflagrations sonores et précipitations phénoménales font que je prie avec ferveur pour l'apparition d'un abri. A la recherche d'une cape introuvable, le cœur en émoi, martyrisé et frigorifié par les violences naturelles, je suis hélé par un garde qui m'ouvre la porte de sa guitoune. Rapidement les employés garnissent le local, le thé m'est offert, puis un second … pour finalement vider le récipient. Soulagé, la séance photo est incontournable. Le téléphone sonne, le directeur souhaite me recevoir à son bureau. Merveilleux accueil de la secrétaire puis de Ali le Boss. Thé, gâteaux, raisins et long récit dont il ne se lasse pas. Il souhaite m'inviter dans sa maison, je refuse ... je n'ai pas prévu ce programme. L'orage est fini depuis fort longtemps lorsque je reprends l'asphalte. D'immenses et profondes flaques rappellent son passage. Quel chaos à Ardabil où j'arrive tardivement. Le trafic est intense, les boues épaisses, les bonnes volontés nombreuses mais les renseignements systématiquement faux. La mosaferkhaneh que je vise est longue à dénicher, un bien chèrement acquis ! La nuit tombant à 20h, je suis étonné de voir rues et trottoirs bondés, magasins ouverts ... un incroyable spectacle qui dépasse l'activité de nos capitales.

 

Mardi 26 Mai

Grasse matinée. Après 2 interventions impromptues du patron, je lui signifie ma mauvaise humeur, à chacun sa place, la sienne n'étant pas dans ma chambre. La chaleur est étouffante malgré l'altitude, faut dire que la configuration urbaine ne peut être que complice d'une telle fournaise. Une longue promenade dans les rues ne m'apprend rien de neuf mais me ramène exsangue dans mon loft. Parlons-en de cette chambre, la pire pratiquée en Iran jusqu'à présent. Je dois avouer que j'ai accepté cette horreur pour ne pas me séparer de ma monture. Pour les flâneries, c'est ici impossible car les « hello, welcome to Iran, where do you come from » m’assomment et que cuisinés à la sauce approximative locale, cette litanie répétitive m'énerve. Pour terminer sur les villes qui sont toutes identiques, je me demande comment chaque commerce peut vivre de ses ventes. A Ardabil capitale de région, la mode s'expose, magnifique et seyante mais quand descendra-t-elle dans la rue ? Préparation des valises pour un départ aux aurores.

 

Mercredi 27 Mai

La signalisation pour Tabriz est efficace, l'aide du local concordante, ma carte source d'erreur, mon but immédiat étant Meshgin Shahr. Le détour me coûte une heure de selle et surtout une heure de grosse chaleur supplémrntaire. C'est à cette occasion que je constate que mon compteur est HS, un manque très important dont il va falloir apprendre à se passer. Une fois sur la bonne piste, je n'aurai d'autre perspective que les 4811m du Kuh-e Sabalan dont la cime est rongée par les nuages. Journée très physique, j'avais imaginé l'itinéraire plus paisible mais aussi moins solitaire, en effet, les 3 villages mentionnés sur ma carte ne me sont jamais apparus. En échange, le paysage peut être globalement mentionné pour sa qualité. Après une journée de tête à tête avec mon géant silencieux l'arrivée en terre d'accueil qui est également une ville montagnarde, est à la hauteur de mes craintes. Chaque arrêt est l'occasion d'un attroupement dont il 'est difficile de m'extraire. Une fois même la police s'est approchée pour vérifier l'objet de la concentration !!

Faute de choix, je loue dans un hôtel grand luxe à prix travaillé (par le patron). La sortie de ce palace me donne une envergure et une aura dont j'utilise immédiatement les effets ... 2 jolies demoiselles me demandant une photo en leur compagnie !

Article 5 posté d'Ahar (Iran)

Jeudi 28 Mai

Hier soir, il me restait encore à affronter la ville et sa population (~70 000 âmes). Comme toujours à la nuit tombante, tout le monde se retrouve au centre pour favoriser les rencontres. Éreinté par le rôle d'étranger qui est le mien, je suis rentré plutôt que prévu totalement essoré ... une dure expérience. Un passage au restaurant a été l'occasion de constater que tous les iraniens ne sont pas des saints, pour preuve le restaurateur avec qui le contact ne s'était pas établi m'a directement escroqué sur l'addition. En pourcentage énorme, mais en valeur ridicule ... mesquin en plus. (Réclamation impossible par absence de preuve). Alors que je m'apprêtais à quitter ma place, un groupe d'une cinquantaine de jeunes a envahi l'estaminet. Très rapidement toute cette petite communauté s'est tournée vers moi. Assailli par les questions, j'ai cru bon d'abandonner la place, non sans avoir fait un condensé oral sur mon voyage, le peuple iranien et le besoin de conserver un minimum d'énergie pour les efforts à venir. Quelle étrange sensation que d'être écouté avec tant d'avidité et de silence par cette collection de visages radieux !

Ce matin, après une nuit un peu courte, Yaka m'attendait au sous-sol. Dans un décor montagnard somptueux, le vent violent ne m'a pas fait de cadeau. Il a tenté en vain de me retenir pour que le but avoué Ahar ne soit pas atteint. Contre son gré, mission accomplie malgré l'arrêt d'une heure imposé par la police pour laisser passer le tour de la région d’Azerbaïdjan, un grand classique ici que l'on compare au tour de France mais qui s'avère un bien piètre festin. Après une journée de solitude, ma seule compagne étant la fatigue, les faubourgs s'ouvrent à mes espoirs. Je suis guidé dans une guesthouse introuvable mais située idéalement, en plein centre. Un repas frugal complète mes besoins. Je m'élance alors dans la grande arène qu'est le trottoir d'Ahar. Grosse surprise, cette ville est très traditionaliste et mon mollet dénudé fait l'objet de toutes les attentions. Je sens et entends la réprobation généralisée. Avec l'obscurité, un certain anonymat m'entoure, la tranquillité me gagne, et de ce fait, quelques constatations imprègnent mes pensées comme par exemple, l'absence du port de la barbe au pays des barbus, il me faudrait probablement courtiser les mosquées ... enfin j'imagine. Pas encore vu non plus, un seul voile intégral mais 2 modes vestimentaires distincts, le foulard coloré avec une recherche vestimentaire poussée ou le voile noir jusqu'au sol porté sur des ensembles noirs ... un peu triste tout cela. Plus les villes sont grandes, plus le foulard dans la jeunesse est généralisé. Dans la montagne, noir c'est noir. Un dernier point sur la conduite, nombreuses sont les femmes au volant, j'en suis étonné mais bien entendu je parle là d'un phénomène citadin. Cependant comme rien n'est totalement décevant, je me suis offert 8 mignardises qu'un client s'est empressé de régler à ma place !

Kuhha-ye Sabalan à proximité de Ahar
Kuhha-ye Sabalan à proximité de Ahar

Article 6 posté de Tabriz (Iran)

Vendredi 29 Mai

Départ enthousiaste à 6h. Après le campus universitaire, l'autoroute prend ses aises, lentement la pente s'installe. Je comprends qu'il me faut franchir la ligne de crêtes située à ma gauche. La lutte est longue et comme toujours bestiale. Au sommet, dans un décor lunaire, je suis le témoin d'une scène pour le moins surréaliste. D'un cabanon en tôle minuscule, un aveugle extrait un tabouret sur lequel il s'assoit en bordure de chaussée et récolte les dons que les automobilistes lui offrent. Quelque peu anéanti par la situation, je m'interroge sur la présence de cet homme en ce lieu, qui l'a déposé et quand ? La descente est courte mais superbe. Arrêt dans le seul lieu de vie de cette longue étape, une station de carburent aux files interminables. Les villages répertoriés sur ma carte étant autant de mirages, leur inexistence ne justifie pas une pause dans ce désert. Les heures tournent, soudain d'étranges rochers attirent mon attention et me rappellent la Cappadoce. En parallèle, le vent se lève et la pente l'accompagne. Alors que je pensais en avoir terminé avec ce duo, voici qu'il se fâche et me rend la vie impossible. Exténué, saoulé, dégoutté, harassé, les bourrasques m'obligent à poser pied à terre et à pousser le vélo. Le sable et la poussière me brûlent le visage et les yeux. Je retrouve la situation connue au Sahara Mauritanien ... un souvenir difficile. Finalement je dépasse mes limites et parviens à l'entrée de Tabriz, capitale de la province d’Azerbaïdjan. Une nouvelle fois le Tour cycliste me bloque dans un immense réservoir à véhicules. C'est à bout de force que je trouve une guesthouse dans une ville relativement déserte ... c'est vendredi. Une douche et je m'endors alors que je me sèche.

 

Samedi 30 Mai

Le silence de la tempête est mon premier contact à la vie. Encore faible sur mes pattes, j'établis un rapide agenda et ses coûts financiers. Étant au cœur de la cité, nul besoin de Yaka pour les déplacements, de bonnes semelles feront l'affaire pour dénicher l'office du tourisme, une carte de la ville et faire la visite de l'attraction, la mosquée bleue. Brochette pour caler l'estomac du marcheur puis repos. A 12H30, la tempête se lève avec la même violence qu'hier ... il y a du souci à se faire pour les prochaines étapes. Je ne suis pas surpris car il y a des panneaux arrachés mais plus significatif, de nombreux pare-vent. Pieds remis de l'expédition matinale, je me rends au Bazar mais avec un plan. Comme tout est en Farsi, je me fie très rapidement à mon sens de l'orientation. Les semelles chauffées à blanc demandent grâce, l'envie s'en ressent. La circulation est dense mais les 2 roues moins agressifs qu'à Tehran donc un danger moindre et un bruit plus sourd ... la pollution elle, ne faiblissant pas. Toujours autant sollicité, j'en ai pris mon parti et réagis en toutes circonstances, tel un automate. Je ne refuse jamais la photographie et ainsi participe je suppose à l'enrichissement du web. L'iranien reste chaleureux mais je l'ai à présent intégré et ce phénomène ne me pénètre plus. Par contre la petite taille de la femme standard ne cesse de me surprendre, même si je note une moyenne en hausse chez les jeunes. J'ai compris cet après-midi que le voile intégral était selon la coutume, tenu par les dents ... ce qui a pour avantage de faire taire les nombreuses partisanes de ce port, plus rarement par la jeunesse. Toutes ces étranges créatures drapées de noir martèlent mon oeil au point qu'il s'en irrite ... il faudra encore de nombreuses révolutions pour que la femme se débarrasse du poids du passé, les hommes eux vivant avec les apparences de la modernité et du confort.

 

Dimanche 31 Mai

Pour ce dernier jour du mois, je prends du bon temps à Tabriz. Bien que moins spacieuse que la capitale, la ville offre plus de possibilités que mes capacités ne sont capables d'appréhender. Aujourd'hui, j'ai traité mes problèmes de Rials comme je l'avais prévu. Avant que mes pieds n'agonisent, j'ai rêvassé bien longtemps dans le grand caravansérail du Bazar, puis sur la rue piétonne bien calme alors que partout, la vie trépigne dans le tumulte, peut-être même le désordre. J'ai avalé une brochette pour reposer l'imprudent avant de regagner ma chambre protectrice. Parmi toutes les anecdotes, celle de 9h, heure à laquelle j'avais pris rdv la veille, avec un homme dans un lieu tranquille pour changer quelques millions de rials. Comme l'homme ne comprenait rien à tout, la transaction pris de l'ampleur et bientôt nous fûmes entourés d'une vingtaine de personnes, dont plusieurs changeurs concurrents. Pour ne pas compromettre mon futur, j'ai laissé tout ce beau monde en m'éclipsant joyeusement et je pris alors une filière conventionnelle beaucoup moins hasardeuse. Heureusement que le lieu était tranquille !!

Confirmant mes craintes, la tempête venteuse n'a pas oublié de sévir entre 10 et 14h alors que pour compléter les saveurs, j'accorde aux mosquées chiites une discrétion rare et à celle dont j'entends les appels, un chant à 2 voix si beau que j'en ai regretté la fin.

 

Lundi 01 Juin

Le décalage est complet, j'ai l'impression d'être en Août. Journée vérification pour Yaka car roulant fréquemment sur les bas-côtés le vélo est soumis à de perpétuelles secousses et vibrations. Sur les grands axes à voie simple, de loin les plus redoutés, les bus sont des sortes de tueurs chargés d'assainir la chaussée. Dans les agglomérations, tout est dangereux mais non mortel, l'anarchie remplaçant la vitesse. Pour le pilote que je suis, je pense être en état de reprendre le guidon, les yeux ne me brûlant plus. A confirmer d'ici à demain mais j'ai choisi pour cette journée de les reposer un maximum. J'espère également éviter une nouvelle tempête du niveau de celle de Vendredi et pour cela je ne connais qu'une seule parade ... croiser les doigts. Pour ma dernière promenade bucolique, je m'étais réservé les rives du Mehran River. Résultat désastreux, ce torrent est complètement bétonné mais en plus ses abords ont des apparences de décharges en tous genres. La rêverie a donc été écourtée, je dispose ainsi de plus de temps pour recharger les sacoches. Une constatation enfin, dans mes différents contacts financiers en et hors système, j'ai noté que dans des caisses ou poches pleines de billets (impressionnant), les seules devises étrangères étaient chinoises et américaines. A l'agence centrale de Tabriz, 4 billets de 5€ ont été débusqués soit autant que de francs Suisses, ici l'euro n'est donc pas une valeur refuge. Dans le quartier où chacun considère que je suis son nouveau voisin, ma popularité n'a pas empêché un épicier de tenter de me refaire de 50000R. Ce n'est pas pour la somme mais pour le principe, escroqué une fois oui mais certainement pas deux. Je suis donc sorti fier et la tête haute de la boutique. Là encore, une dizaine de curieux a probablement aidé à la résolution du litige.

Pour la soirée, je regonfle les batteries internes car je suis tout de même sur les contreforts des chaînes du Caucase Sud et j'imagine quelques difficultés à venir.

article 7 posté de Dogubeyazyt (Turquie)

Mardi 02 Juin

Hier soir, pour mettre à jour le blog, la recherche d'un Coffeenet m'a fait découvrir une ville dans la ville que je ne connaissais pas, la partie bourgeoise. Étonnante surprise avec des magasins à l'européenne (celui d'Apple étant incroyable en look et en surface), le top de la mode vestimentaire et comme par hasard pratiquement pas d'oiseaux drapés de noir.

Ce matin, le réveil interne m'alerte à 4h. J'écoute avec plaisir les chants en provenance de la mosquée d'en face. Seul dans les rues, je quête ma voie pour Marand, destination mal indiquée mais après quelques hésitations, Saint Christophe me guide enfin. Plane, la route est monotone mais rapidement me rappelle à mes devoirs, être pris en photo avec l'amie, la conjointe ou l'ami. De majestueux dômes pelés décorent subitement mon horizon et alors que je m'y intéresse, le bitume profite de ma distraction pour s'élever. Les commerces de Sufiyan m'autorisent à dévorer un copieux déjeuner. Cette fois, le paysage me ravit et la pente se fait coquette ... je transpire alors que le col est baigné par de vilains fonds nuageux. Le sommet joue l'arlésienne puis enfin se rend ... bonjour la fraîcheur, la descente n'arrange rien si ce n'est qu'elle me jette sur Marand qui gît dans la vallée. La ville est une fournaise dans laquelle il ne fait pas bon mijoter. La foule déborde des trottoirs et dès que je m'arrête le rituel des questions reprend alors que mon seul intérêt est concentré par l'existence ou non d'un hôtel. Beaucoup de bonne volonté encapsulée dans un summum d'incohérence, je désespère en rêvant d'un anglophone. Soudain un cycliste surgit, venu de je ne sais où. Il me demande de le suivre et me voici dans une guesthouse. Super à tous points de vue, me voici heureux, tout s'est fait si rapidement ! En définitive, mon sauveur fait partie de la grande communauté des WarmShowers. Le ciel est bleu lavande, je me repose dans mon patio et sur la carte, je regarde l'Iran fondre.

On frappe à ma porte, le patron souhaite que je descende au restaurant, je refuse. Dix minutes plus tard, on frappe à nouveau, un inconnu avec les mimiques de De Funes et une espèce de coiffure à la Hitler fait irruption. Il est impossible de le faire taire, son anglais est bon, son débit insupportable. Je prends rdv 10mn plus tard au restaurant pour le thé. Il m'attend, me montre ses photos, me demande s'il a l'accent américain ... Bref je dis oui à tout pour m'en débarrasser, le téléphone sonne ... c'est pour moi !!! L'interlocuteur téléphone de Téhéran, il souhaite me parler, il peut être à mon hôtel demain à 9h !!! Je lui dis que je partirai à 6h, sa déception est immense alors que de mon côté, je reste figé par toutes mes incompréhensions..

 

Mercredi 03 Juin

Hier soir ma chambre étant devenue un point de rencontre, il était temps de fermer les lumières et alors la surprise m'apparut, un matelas en bois, une bonne répétition avant le cercueil !!.

Il est 6 heures, je suis à l'heure, mon logeur également, nous nous séparons sur le trottoir. La sortie de Marand est aisée, la route pratiquement plate. Suite aux recommandations d'hier et aux contacts en ma possession, je change mon itinéraire, Qaraziya remplace Khoy. La route est joliment bordée de montagnes, particulièrement à main gauche car nous y sommes collés. Beaucoup d'arrêts pour photos s'imposent alors qu'aucune pente ne nous ralentit. Bientôt l'embranchement pour Khoy surgit. Dans l'austérité montagnarde, un peu de vie me ravigote. Je file tout droit et m'arrête dans un restaurant, il y a 4h que je pédale lorsque je savoure un succulent repas. Un couple de voyageurs passe sans me voir, le vélo rendrait-il aveugle ? La seconde partie de l'étape est tout simplement fantastique, à coup sûr, la plus époustouflante de ce trip. La modestie des pentes aide à savourer le plaisir. Complètement subjugué par la féerie, je vois l'indication du but à 5 km mais pas le panneau pour la ville, si bien que je la manque, sans même la voir !!! Incroyable qu'une telle chose puisse m'arriver, probablement que le méchant m'y attendait. Le problème est la boisson, j'en manque. Un stand dédié au président en exercice m'offre à boire à volonté ... je le plébiscite. Encore 20 km avant Margan, bourgade bien triste sur ce désert. Une épicerie fait mon affaire, je m'y repose sur un siège spécifique, une sorte de lit canapé avec toit. Malgré les problèmes de langues, je comprends que le Croissant Rouge situé juste en face reçoit les voyageurs. Je m'y rends, je confirme, c'est vrai. Me voici dans un nouvel exercice à boire du thé et du thé avec 4 jeunes hommes qui sont l'équivalent de nos équipes de secours ... dont ce soir le premier secouru est moi-même ... je ne le regrette pas.

 

Jeudi 04 Juin

Mes joyeux lurons dorment profondément, il est 7h,je les abandonne à leurs rêves et m'enfuis sous une chaleur déjà lourde. La vallée suivie se faufile entre les massifs avec beaucoup d'agilité. Les oueds sont gorgés d'une eau toute rouge, l'orage d'hier soir n'est pas allé jusqu'en Turquie comme me l'avait dit l'épicier. L'absence de pente me permet de revoir ces 3 semaines, déjà la nostalgie m'empoigne. Soudain à ma droite, je devine le Mont Ararat et ses 5137m dans sa blancheur angélique dont l’incongruité dans l'environnement est total. En face, la montagne barre mon horizon, la lutte est pour bientôt. La pente se normalise, régulière et forte, elle mène à Maku sans pour autant faiblir. Je cherche un restaurant et un bureau de change. Je ne trouve ni l'un ni l'autre, sale moment à passer. Bien haut sur les crêtes, je trouve enfin repas à mon appétit et en prime, j'ai comme vis à vis le seigneur des lieux qui s'est bien rapproché et dont je peux à présent savourer les flancs. Du coup, j'imagine Noé et ses animaux, les lieux que j'occupe actuellement, baignés par les eaux ... Avec le géant aux tempes argentées qui me guide, me voici trop rapidement à Bazargan, frontière à franchir demain. La cité est sans prétention, sans expression et sans saveur si ce n'est pas ses hommes qui sont ici comme dans le reste du pays. Je loge à 100m des barrières dans un hôtel proche de la caricature et de l'insalubrité, ainsi je n'aurai pas de regret à le quitter. Encore de bien belles rencontres dans un après-midi torride et au dessus de la frontière, tel un premier de cordée, le sommet massif m'appelle et m'encourage à le suivre.

 

Vendredi 05 Juin

L'absence de fenêtre dans ma prison ne me permet pas de juger des heures mais cependant les discussions bruyantes se prolongent bien au delà de la bienséance dans les couloirs ... une prison je vous dis. Au matin, je ne manque pas de faire autant de bruit que possible mais à moi seul. Par chance, le gardien n'est pas dans sa loge. Du coup, mes aboiements lèvent les détenus puis en dernier, le responsable de mes excès. Dehors, je franchis une première barrière puis traverse un immense parc qui dégorge de camions. 2 km d'escalade me portent au col frontière sécurisé, un bel effort pour la mise en jambes. Yaka et moi sommes déviés dans les bâtiments. Nous y sommes pratiquement seul, le gradé qui tamponne le visa me demande mon avis sur l'Iran, ma réponse le ravit, son sourire complice déborde bien au delà de son bureau. Le corridor se poursuit jusqu'en Turquie. Il n'est pas aisé d'y conduire mon compagnon même débâté. Tampons et visages ouverts, je retrouve l'air pur et 1 km plus loin, je passe la dernière barrière. Me voici en Turquie véritablement. Me premier regard va à cet énorme abcès qui me nargue ... Ararat, ce matin coiffé d'un turban nuageux. J'en suis très proche, je le scrute, l'inspecte, lui donne un peu de temps pour m'investir, lui tire le portrait et m'élance sur une route désespérément plane et rectiligne. Après une trentaine de km, intrigué par d'étranges huttes dans le lointain, je quitte la route pour une piste que m'amène au plus près du géant et de ce hameau où sèche des sortes d'immenses joncs. Les chevaux sont en liberté, les hommes également, je fais la discussion avec l'un d'entre eux. Sur le chemin qui me ramène à mon projet, je tente d'estimer mon empreinte comportementale vis à vis de celle de tout ce village … je n'en suis pas fier. Ce divertissement a ensoleillé mon étape que je termine à Dogubayazit, seule ville à perte de vue. Bergers et vachers auront été mes seuls contacts, les espaces semi-désertiques les contraignant à l'utilisation du mulet pour la boisson et les vivres. En ville, je redécouvre tous les éléments d'une existence dont je me suis passé durant 3 semaines, une claque et un peu de honte.

 

Samedi 6 juin

Ne l'ayant pas précisé, je le fais à présent, je suis en réalité dans le Kurdistan turc, un territoire aux fortes revendications autonomistes que dès mon arrivée hier, je n'ai pas manqué d'observer (2 manifestations se sont déroulées). En pause pour 2 jours pour cause d'avance sur l'agenda, j'ai fait un grand nombre d'estimations et de démarches administratives ce matin. A midi, heure locale, je chausse Yaka pour conquérir le palais mosquée Ishak Pasa Sarayi. Pas fait 10m que je suis happé par une nouvelle manifestation indépendantiste d'un bon millier de personnes très énervées par le pouvoir central. Chaleur de masse, slogans hurlés, banderoles colorées, effervescence du partage, contrastent avec le silence et l'indifférence des militaires stationnés sur leurs bases à moins de mille mètres de là. L'armement visible est impressionnant et donne une crédibilité révisée à ceux qui s'égosillent dans la rue, Me voici enfin seul et bien content de l'être. Haut perché, route pavée, des pentes démentielles mènent à mon but d'un jour. Sous un soleil de plomb, je découvre après un dur labeur, un petit joyau du 17° admirablement sauvegardé par l'état. Je ne reprocherai à ce lieu qu'un manque d'objets intérieurs, ce qui laisse planer un froid lugubre dans des salles qui même aujourd'hui sont rafraîchissantes. Je n'ose imaginer le confort hivernal même si ce palais était déjà pourvu du chauffage central. Caravansérail sur la route de la soie, son altitude est de l'ordre de 2300m. Après avoir bien rêvé, je retrouve la chambre et les préparatifs pour demain. A noter que le vent est terrible en début d'après-midi mais surtout contraire à la direction que je souhaite prendre. Les gens de ce pays conservent un charme peu commun mais il est vrai qu'après les vertus de l'Iran, je me sens comme frustré.

article 8 posté de Van (Kurdistan turc)

Dimanche 7 Juin

Une dernière sortie dans les rues est abrégée, une nouvelle manifestation, dansante et musicale avec slogans et pancartes, regroupe une centaine de personnes. Ma qualité d'étranger m'expose trop à mon goût, dans ces conditions je préfère m'exclure de ce jeu. Ce matin, on me redemande une nouvelle fois de payer ma chambre, ce qui m'ennuie particulièrement est de passer pour un mauvais payeur. Tant pis, je refuse sèchement l'invitation et m'envole vers d'autres horizons. En ville, la police patrouille dans du matériel de guerre, impressionnant ! La situation doit être tendue. Depuis le camp de base situé à 2000m, la route monte en pente douce à travers des contrées semi-désertiques magnifiques et parfumées au 'crotin' de mouton. Plus haut, les villages de montagne manquent de volupté, la caractéristique de l'habitat étant sa faible hauteur qui s'insère celui-ci dans les plis du terrain. Autre détail, le « Hello, hello » m'est de plus en plus insupportables. Pour la première fois de ma vie, 2 jeunes me caillassent, probablement en signe de bienvenue. Ce n'est pas ainsi que les kurdes remonteront dans mon estime même s'il faut bien que jeunesse s'exprime. Soudain, la pente se dresse avec détermination, ma vitesse chute, permettant aux enfants d'un village  situé à 2300m (ce qui n'excuse rien) d'accourir de je ne sais où, pour me demander de l'argent. Ce coin de Turquie ne ressemble pas aux autres, j'ai l'impression d'être en Afrique et pourtant la Turquie est l'un des pays que j'ai le plus pratiqué. A proximité des sommets, la pente s'enflamme, le « Tendurek Geçidi » rend l'âme. Je suis à 2644m. La descente peu prononcée est contrariée par un vent de face qui m'oblige à pédaler. Étrange phénomène  volcanique que cette roche qui déboule par vagues du Tendurek Dagi, un étonnant spectacle de lave séchée.  Au pied de ce déferlement, un immense plateau marécageux très vert est bordé de hameaux aux toits rutilants en tôle qui reflètent les feux du soleil. Seule bourgade de la journée, Caldiran n'est pas une réussite, l'arrêt est évité. Pause pour la nuit à Muradyie, une petite cité terriblement triste en ce dimanche soir. Rude et belle journée montagnarde, faudra pas être difficile pour le repas du soir mais en contrepartie, l'ambiance est assurée et la police présente.

 

Lundi 08 Juin

Hier soir a encore été l'occasion de défoulement pour le parti kurde. J'imagine qu'il doit y avoir des élections pour qu'une telle animation agite cette région. Départ matinal, j'avale les km avec un fort appétit. C'est en douceur que la chaussée me jette sur les rives du Lac de Van, le plus grand de Turquie. L'apparition est magique, le spectacle merveilleux d'autant que l'esprit sauvage est conservé. Bien longtemps je flirte avec ses berges puis les abandonne pour un dernier col, le Tamali Geçidi et ses 1860m, probablement la dernière difficulté de ce périple si j'exclus l'embarquement du vélo. Les 30 derniers km n'apportent aucune satisfaction supplémentaire, la banlieue de Van étant très laide. La ville est grouillante, ses rues étant livrées aux hordes pétaradantes, sifflantes et hurlantes des enthousiastes kurdes. D'importantes forces de l'ordre sont stationnées partout dans les quartiers. Je prends un hôtel au centre, me fait conduire par le groom à la banque afin d'échanger quelques euros contre des lires, les bons comptes faisant les bons amis. L'heure de la douche sonne ... pas d'eau. Dans une heure me dit-on et d'une  heure à l'autre, elle nous arrive à 19h, une sorte de miracle auquel je ne croyais plus. Entre temps je suis allé manifester comme tout le monde, et ai découvert un marchand de cartons ... formidable, je vais pouvoir tailler un costume à Yaka mais demain, chaque chose en son temps. Propre à souhait, le restaurant est mon recours, sa qualité n'a d'égal que sa quantité. Les axes sont bloqués, la situation est chaude, dans le ciel un hélicoptère tourne, les forces de l'ordre sont casquées et prêtes à intervenir, les jeunes (car ce sont des jeunes qui enflamment les lieux) ont trouvé une expression, une raison d'exister. La télévision confirme mon intuition, à Van le parti kurde a remporté la victoire, la mienne étant de gagner mon lit, toute cette effervescence ne me concerne pas et demain va être une grosse journée.

 

Mardi 9 Juin

Mal et très peu dormi, l'enclos de Yaka ne me semble pas sécurisé. Je petit déjeune de spécialités sucrées délicieuses et en profite pour circuler librement sur les trottoirs ce qui permet d'apprécier enfin Van. L'après-midi est consacrée à l'aéroport pour le situer et connaître les conditions d'embarquement du vélo. Les anecdotes sont nombreuses mais au terme de toutes ses tribulations, je retiens que Yaka doit être impérativement mis en carton. Tous les services de l'aéroport sont bien gentils avec moi mais au final c'est à moi qu'il revient de solutionner les problèmes. Retour à Van par Iskelesi, plage et zone résidentielle ... enfin j'imaginais. Quel gâchis, des camions de déblais ont été déversés sur les plages. Le port est fort modeste, un seul bateau y est à quai. Une locomotive tente d'y entrer son convoi dans des rugissements énormes. Les eaux sont souillées, je fuis vers la partie balnéaire, celle-ci n'est guère suave, mais je dois l'avouer je ne suis pas un adepte des lieux de concentration. De retour à l'hôtel, le hasard me propose un carton qui semble convenir à la taille de Yaka. Je vois alors se dessiner la fin du voyage, la journée ayant encore été épuisante. Repas fin dans une gargote du centre.

 

Mercredi 10 juin

La pression est forte alors qu'il me reste 24 heures à attendre. Je me satisfais mal de cette situation étant plus naturellement porté à l'action. Je pratique une dernière campagne de photos, range mes bagages pour éviter les déconvenues tardives. A 14h, je suis prêt, le lever étant programmé pour 4h, les heures vont être longues. Dehors le soleil est assassin mais comme nous sommes sur un plateau à 1700m où le vent souffle comme un turc, les soirées sont fraîches dès que l'astre jaune se couche. A bientôt et j'espère en savates.

Article 9 posté de la porte du garage

Jeudi 11 Juin

Hier soir, bien que je me sois couché tôt, le sommeil a été long à me saisir. Réveillé à minuit trente, il m'a été impossible de m'y reconnecté, angoissé par la crainte de ne pas me réveiller suffisamment tôt. Premier obstacle franchi, à 4h debout, une heure pour peaufiner les sacoches. Le gardien est à sa place dans le salon mais très difficile à mettre en usage. Finalement il m'ouvre les 2 portes rebelles qui me lâchent dans les ruelles désertes de Van ... méconnaissable, second point réalisé. Pour que la police ne détecte pas mon opinel au contrôle d'entrée dans le bâtiment, je le cache dans le cadre du vélo ... troisième difficulté escamotée. A présent, je laisse à mes piètres qualités de couturier le soin de confectionner la tenue de Yaka pour le voyage, un une-pièce avec le pied à peine découvert ! A 7h tout est prêt, à 7h30 ouverture des enregistrements. Quelques complications plus tard, je peux enfin me reposer ... jusqu'à ce qu'on vienne me rechercher. Le problème est le gonflage des pneus, je confirme avoir ramené la pression à « one point five », tout le monde est rassuré. Le vol peut enfin nous emporter à destination de Sabiha Gokcen d'Istanbul qui permet d'éviter le Hub usine d'Atatürk. Petit casse-croûte avec mes dernières Lires puis somnolence jusqu'à l'heure du vol. A Bâle récupération de mes 7 colis (Avec mes 2 bagages à main je suis bien chargé), remontage de l'ensemble, vite la navette, vite la gare de St Louis ou le personnel de la gare me délivre un ticket hors des heures d'ouverture (une enclave Perse en France ?). Vite le quai B qui grâce à l’ascenseur me permet d'attraper le TER pour Mulhouse. Vite le quai 8, et une fois encore grâce au monte-charge me voici dans le dernier TER pour Belfort ou j'arrive à 21h sur le quai 2 et une double volée de marche, celles-ci étant impraticables sans démonter la bagagerie !! Arrivée peu avant 22h à la porte du garage ... à la nuit naissante. Bien qu'à 2, la tradition est maintenue, le pot du retour, tiré de la cave. L'aventure « Au Pays du Chah » s' éteint d'elle même faute de carburant. D'emblée je dirais qu'elle fut la plus chaleureuse, celle dont je suis le plus fier mais comme pour toute chose, laissons aux heures le soin de travailler l'ouvrage.

A bientôt et merci à ceux qui m'ont suivi durant ces 31 jours.

Arrivée à l'aéroport de Bâle-Mulhouse
Arrivée à l'aéroport de Bâle-Mulhouse

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Ton départ

 

Bravo Marc , on retrouve notre aventurier en excitation de départ , comme d'habitude , mais pour une aventure je pense que c'est une valeur sûre . on ne sera pas là pour ton départ mais cela n'occulte en rien nos encouragements . Nous te suivront donc sur ton blog . Soit prudent et bon vent , à bientôt de te lire . Toute notre Amitié.
[ Publié par Les GEGES tes voisins ] [ 21:32 ] [ samedi 9 mai 2015 ] [ Evette-Salbert ]

 

 

Aux Gégé's

 

Thanks a lot.
Journée emballage, j'entre dans le dur.
[ Publié par aventuresordinaires ] [ 09:21 ] [ dimanche 10 mai 2015 ] [ Evette-Salbert ]

 

 

Bon voyage !

 

Peut-être croiseras tu là-bas notre ami Pascal ! http://pgoux.blogspot.fr/
De notre côté départ envisagé fin juin...
[ Publié par petitssautsdepuces ] [ 09:30 ] [ dimanche 10 mai 2015 ] [ Evette-Salbert ]

 

 

Aux SdP

 

En effet, PG m'a déjà contacté (décalage horaire). Il est en bordure de frontière pour passer en Iran. Nous croiserons probablement sans nous voir car nous devrions être de part et d'autre de l'Elbourz. Ceci est prévisionnel !
Et vous, avec les petits je suppose ... mais où ?
[ Publié par aventuresordinaires ] [ 10:48 ] [ dimanche 10 mai 2015 ] [ Evette-Salbert ]

 

 

Remerciements

 

Juste un petit mot pour vous dire que n'ai pas réussi à répondre à tous mais que je vous remercie pour l'attention portée à mon échappée. Je vous donne rdv ici et dans un mois au village. Bonne fin de printemps à vous
[ Publié par aventuresordinaires ] [ 18:13 ] [ lundi 11 mai 2015 ] [ Evette-Salbert ]

 

 

C'est fort !

 

Comme souvent, tu ne fais pas dans la facile !
Respect et encouragements. Bonne chance.
Prudence quand même.
JM
[ Publié par Jean-Marie ] [ 18:56 ] [ jeudi 14 mai 2015 ] [ Evette-Salbert ]

 

 

Une fois encore ...

 

A toutes et tous je rappelle ici que je prends connaissance de tous les messages quelque soit l'application, mais que je peux répondre à toutes vos marques d'attention par manque de temps. Amicalement et à bientôt.
[ Publié par aventuresordinaires ] [ 05:57 ] [ vendredi 15 mai 2015 ] [ Evette-Salbert ]

 

Commentaire sans titre

 

Merci pour les commentaires Marc vraiment intéressants , on apprend la différence . L'ailleurs est souvent surprenant déconnecté de notre temporel où parfois pour survivre on doit s'adapter à la réalité. Soit vigilant sur les interdits tout en moissonnant ton catalogue de photos et sur ton physique indispensable à la poursuite de ton périple. Pour une fois , ne fait pas dans l'excès , mais on te sais résonnable. Bonne continuation et à bientôt de te lire sur le chemin de Compostelle. Amitiés des geges
[ Publié par Les GEGES tes voisins ] [ 23:22 ] [ lundi 25 mai 2015 ] [ Āstārā ]

 

 

Commentaire sans titre

 

Marc, nous te suivons à travers tes écrits.. Continue tant que la WiFi défaillante je pense bien ne te fait pas défaut !!!
Ton dernier du 24 mai forcément nous montre les limites à ne pas depasser.. J'espère qu'on va avoir vite des nouvelles de toi..Bon courage et j'espère pour toi des découvertes,des rencontres (des belles) et de l Aventure comme tu peux aimer.. Des gros bisous de nous tous !!!! Sois prudent.. Ms prends en plein des aventures que tu nous raconteras...
[ Publié par Florence ] [ 16:22 ] [ mercredi 27 mai 2015 ] [ Āstārā ]

 

Commentaire sans titre

 

Quel progression !

 

Nous admirons ta ténacité malgré les difficultés rencontrées mais que d'échanges et de souvenirs merveilleux en retour. Bonne route et à bientôt.
M&D
[ Publié par MIMI-DANY ] [ 19:31 ] [ dimanche 31 mai 2015 ] [ Ahar ]

 

Commentaire sans titre

 

MARC
Merci de nous faire une fois de plus partager une aventure dite "ordinaire "
Bon "trip" dans ces pays "mythiques " et RV au garage quand tu nous le diras pour accueillir notre grand baroudeur
Jean-Marie
[ Publié par JEAN-MARIE le ROPPOIS ] [ 00:10 ] [ mardi 2 juin 2015 ] [ Tabriz ]

 

 

Commentaire sans titre

 

On croirait lire une histoire de Tintin en Iran , passionnant mais conscient du réel. C'est depuis des points wifi sur le chemin de Compostelle , que tu connais bien , que nous suivons tes aventures au bar devant une bonne bière que je pense bien méritée. Merci pour les détails , ton intégration est bien visible et nous rassure.Bonne continuation , toute notre amitié
[ Publié par Les GEGES tes voisins ] [ 18:18 ] [ mardi 2 juin 2015 ] [ Tabriz ]

 

Commentaire sans titre

 

Salut Marc , enfin un point wifi , on est en France mais parfois très en décalage avec l'actualité , d'où le charme d'une telle épopée. Magnifiques paysages pour ceux qui ne ménagent pas ses efforts. C'est donc emprunt de ces découvertes que nous plongeons dans ton univers , ton vécu et tes incertitudes , tes improvisations et tes motivations. A bientôt de retour au pays. Toute notre Amitié.
[ Publié par Les GEGES tes voisins ] [ 20:48 ] [ dimanche 7 juin 2015 ] [ Dogubayazit ]